Des affrontements ont opposé des jeunes résidant au niveau de la cité surpeuplée «Boulevard des jardins» (Ex- Cité Maréto) à Khenchela et les forces de police. Si la situation semble maitrisée, un calme précaire règne au niveau de la cité en question après le décès d'un jeune des suites de ses blessures. Les faits : Selon un premier communiqué de la cellule de communication de la sureté de wilaya daté du 22 Octobre, les services de police ont indiqué qu'ils avaient procédé à l'interpellation d'un individu d'une trentaine d'années. Le mis en cause est accusé de détention et de commerce de stupéfiant et d'avoir dissimulé la marchandise dans un poteau électrique à proximité de sa résidence, a ajouté le communiqué. Toujours et selon le même communiqué, une quantité de 57, 4 grammes de stupéfiant ont été récupérés par les services de police. Présenté au parquet, l'individu a été mis en détention provisoire à la maison d'arrêt de Khenchela, a conclu le communiqué. Après cet état de fait, la situation a dégénéré et le frère de l'individu qui a été incarcéré a été gravement atteint. Les versions de la famille et des services de police sont contradictoires au sujet de la blessure et de la mort du frère de la personne qui se trouvait en prison et qui a été brulé au 3éme degré. Ce dernier qui a été évacué au CHU de Batna dans un état désespéré est décédé des suites de ses blessures. « Notre fils ne s'est pas suicidé. Il a versé de l'essence sur son corps uniquement pour empêcher les policiers d'arriver à la maison» ont-ils indiqué. Toujours et selon les membres de la famille de la victime, c'est un agent de police qui aurait ramassé une bouteille de cocktail-Molotov, lancé par des jeunes du quartier avant de la lancer à son tour en direction de la foule ou se trouvait la victime. «L'engin qui a explosé a mis le feu au corps de notre fils qui était aspergé d'essence», ont-ils ajouté. Toujours et selon la version des membres de la famille du défunt, les policiers ont procédé à l'interpellation de leur fils mais aucune quantité de stupéfiant n'a été retrouvée en sa possession. « Ils avaient (Les policiers) fouillé même le véhicule de notre fils et n'avaient rien trouvé, ont-ils ajouté. « Est-ce que le fait de trouver une quantité de stupéfiant dans un poteau électrique, cela veut-dire que la marchandise appartenait à notre fils, se sont interrogés les membres de la famille du défunt. Toujours et au sujet des incidents qui ont éclaté après l'arrestation du premier suspect et la blessure de son frère, les membres de la famille du défunt accusent les forces de police d'être à l'origine de ces troubles à l'ordre public. « Les policiers sont arrivés à bord de deux véhicules «Nissan» et une vingtaine à bord d'un camion et ont encerclé notre maison», a indiqué le frère de la victime. Ce dernier a également ajouté qu'un officier de police au grade commissaire aurait injurié les membres de la famille dont des femmes, a-t-il ajouté. Par le biais de la cellule de communication avec qui nous avons pris attache, les services de police rejettent en bloc les accusations de la famille. « Nos éléments ont poursuivi des émeutiers dépêchés par les frères de l'accusé qui ont jeté des projectiles sur les véhicules de police dans le but d'empêcher l'opération de la mise en détention provisoire de l'individu interpellé, a indiqué le responsable de la cellule de communication. A l'arrivée du quartier, les forces de police ont été prises à partie par des jeunes de la cité, a-t-il, fait savoir. « Aucun de nos éléments n'a jeté un quelconque Cocktail-Molotov, a-t-il ajouté. Un deuxième communiqué émanant de la sureté de wilaya de Khenchela (Cellule de communication) est parvenu hier à notre rédaction. A travers ce communiqué, les services de police sont revenus sur l'arrestation du premier suspect, les incidents qui se sont déroulés lors de son incarcération et le décès du frère de la victime. « C'est la victime elle-même qui s'est aspergée d'essence avant de mettre le feu dans une tentative de suicide et afin d'inciter ses camarades contre les forces de police », ont-ils indiqué. De son côté la famille du défunt a adressé un courrier au ministre de la Justice, garde des Sceaux, et à l'ensemble des autorités du pays dont une copie a été envoyée à notre rédaction. Dans la correspondance, la famille demande des comptes au sujet du commissaire de police qui aurait proféré des insultes à l'encontre de la famille et aurait agressé des femmes et des enfants. En conclusion du courrier, La famille de la victime réclame une enquête neutre afin que les responsables de la mort de leur fils soient sévèrement punis. Cependant, nous avons appris que la personne incarcérée au niveau de la maison d'arrêt de Khenchela a entamé une grève de la fin, dénonçant son emprisonnement, qualifié d'arbitraire par sa famille. «Selon des informations qui restent à confirmer son état de santé s'est dégradée et sa mère n'a pas été autorisée par le procureur de la République à lui rendre visite», nous a indiqué un membre de sa famille. Les informations d'une éventuelle marche silencieuse que devrait être organisée se sont avérées fausses. La famille du défunt à travers une responsable de la société civile proche de la famille a apporté un démenti à ce sujet. Cette dernière a indiqué qu'elle ne donnerait pas l'occasion à ceux qui ont des comptes à régler avec qui ce soit de les faire sur le dos de sa famille. En somme pour l'instant la situation est calme mais demeure toujours précaire au niveau de la cité surpeuplée Boulevard des jardins, ex-cité Maréto.