La douane libanaise a saisi, jeudi à l'aéroport de Beyrouth, plus de 200 kg des pilules de la drogue du Captagon. Selon le correspondant d'AlManar, ces pilules étaient cachées dans des tables en bois à destination du Qatar. En début de cette semaine, les services de sécurité avaient également empêché 12 millions de pilules de Captagon, d'une valeur d'environ 280 millions de dollars, à être embarqué à bord d'un jet privé d'un prince saoudien vers l'Arabie. Perquisitions et arrestations d'envergure à Tripoli Sur un autre plan, l'armée libanaise a mené jeudi une série de perquisitions et d'arrestations dans la région de Bab Tabbaneh, au nord du Liban. Selon le correspondant d'AlManar, l'armée a dépêché des renforts et des bulldozers pour détruire les dépôts d'armes et de munitions appartenant à des groupes takfiristes. Une grande quantité de ces armements saisis par l'armée ont été transférés vers la caserne d'Al-Qibbé, également à Tripoli. A savoir : Le Captagon est une drogue dure qu'utilisent les djihadiste sponsorisée par l'Arabie Saoudite. Dernièrement un prince saoudien s'est fait épingler au Liban dans son jet privé bourré de plus de deux tonnes de Captagon drogue dont raffole l'état islamique. Les djihadistes en Syrie et en Irak ne tarissent pas d'éloge sur cette pilule « miracle » : « Cela donne la pêche, tu te mets à combattre sans te fatiguer. Tu marches droit devant toi. Tu ne connais plus la peur. Les combattants l'utilisent pour veiller, pour contrôler leurs nerfs et pour augmenter leurs performances sexuelles». Faire disparaître la crainte et la fatigue, tels sont les deux effets principaux du Captagon. Le psychiatre Ramzi Haddad que cela crée «une sorte d'euphorie» : «Vous ne dormez pas, vous ne mangez pas, vous avez de l'énergie.» Des effets qui s'expliquent par les substances qui composent cette drogue. Le Captagon est produit à partir de la fénéthylline, une molécule amphétaminique, parfois mixée avec de la caféine. Cette combinaison stimule la dopamine et améliore la concentration de l'individu, selon le psychiatre libanais Elie Chédid, C'est d'ailleurs en raison de ces vertus que le Captagon a été un temps utilisé comme médicament, notamment pour traiter la narcolepsie et l'hyperactivité, avant d'être considéré comme substance addictive et interdit dans plusieurs pays dès les années 1980. Depuis 2011, la fabrication du Captagon au Liban, jusque-là principal producteur, se serait largement délocalisée vers la Syrie. La majeure partie des pilules est désormais élaborée dans ce pays, selon un responsable de l'unité de contrôle des drogues libanais interrogé par Reuters. Celles-ci sont ensuite transportées par bateau ou voiture de la Syrie vers le Liban et la Jordanie.