Le coup d'envoi de la conférence internationale a été donné officiellement hier à Paris (France) avec la participation de plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement dont l'Algérie. Durant deux semaines de travaux à savoir jusqu'au 12 décembre prochain, les participants devraient trouver un «accord historique» contre le réchauffement planétaire aux conséquences de plus en plus inquiétantes, selon les spécialistes. Mandaté par Abdelaziz Bouteflika pour le représenter à cette conférence, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est arrivé avant-hier dimanche à Paris. Il était accompagné par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Ramtane Lamamra et du ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouaheb Nouri. Comme pour l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a été accueilli au Bourget par le président français François Hollande et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, sur le site du Bourget qui abritera cet événement international. Dès la matinée, le Président français est arrivé au Bourget où il est accueilli en compagnie de Mme Ségolène Royal, ministre de l'Environnement et Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'ONU les premiers dirigeants étrangers, polonais et canadien en tête et Helle Thorning-Schmidt, et le Premier ministre danois. Comme le veut le protocole, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a été désigné président de la COP21. Le président français François Hollande, qui s'est exprimé en ouverture de ce sommet, a mis l'accent sur l'enjeu de cette rencontre internationale sur le réchauffement climatique. Après la minute de silence observée en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris, le président François Hollande a pris la parole déclarant, je cite : «Ces événements tragiques nous affligent mais en même temps, nous obligent». «Ce qui est en cause avec cette conférence sur le climat, c'est la paix alors que le réchauffement annonce des conflits comme la nuée porte l'orage», a-t-il développé. «Il provoque des migrations qui jettent sur les routes plus de réfugiés que n'en génèrent les guerres» tandis que «des Etats risquent de ne plus pouvoir satisfaire les besoins vitaux de leur population avec des risques de famine, d'exode rural ou d'affrontements pour accéder à ce bien de plus en plus rare qui s'appelle l'eau». L'enjeu est crucial car les pays doivent trouver un accord afin de lutter contre le réchauffement climatique et limiter la hausse de la température globale à 2 degrés d'ici la fin du siècle». Le président de la République français a estimé que la conférence soulève «un immense espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir». «Nous sommes au pied du mur... il n'est pas infranchissable», a-t-il ajouté, rappelant la nécessité d'un accord universel, différencié, et contraignant. Après François Hollande, la parole fut donnée au secrétaire général des Nations unies qui a appelé les dirigeants du monde entier à choisir la voie du compromis et du consensus» pour qu'émerge à l'issue de cette conférence mondiale, une « action audacieuse en faveur du climat». «Je vous exhorte Mesdames et Messieurs les dirigeants, à donner pour instruction de choisir la voie du compromis et du consensus et si nécessaire, la voie de la souplesse. L'heure n'est plus aujourd'hui à la politique de la corde raide. Bâtissons ensemble un régime en faveur du climat qui soit durable». Plusieurs chefs d'Etat se sont exprimés, hier, à savoir le président américain M. Barack Obama, la chancelière allemande Mme Angela Merkel, le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier étant arrivé en retard n'a pas pris part à la photo de famille au Bourget. Dans son intervention, le président américain a appelé les dirigeants du monde à être à la hauteur de l'enjeu de la COP21. Barack Obama a cité Martin Luther King indiquant qu'il n'est jamais trop tard». «En ce qui concerne le changement climatique, il est presque trop tard, certes... (...) mais peut-être pourrons nous inverser la tendance.» De son côté, Mme Angela Merkel a plaidé pour de nouvelles approches notamment en matière de transports, d'énergie ou de chauffage. «Un objectif juste signifie que nous devons jouer un rôle de chef de file, les dégâts passés sont une responsabilité qui nous incombe et l'Allemagne participera à de nombreux programmes de recherche sur les énergies renouvelables et nous aiderons les pays les plus pauvres», a-t-elle affirmé. Le président chinois Xi Jinping, a, quant à lui, appelé les pays les plus développés à tenir leurs engagements financiers. Il a insisté sur les financements et les transferts de compétences nécessaires «pour respecter les différences entre nos pays et améliorer les conditions de vie des populations des pays en développement.» Les pays développés doivent «être à la hauteur de leurs engagements» en parvenant d'ici à 2020 à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour financer des projets relatifs au climat dans les pays du sud, a ajouté Xi Jinping. En marge des travaux de la 21e Conférence internationale sur le réchauffement climatique, nous avons appris auprès du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) que 11 pays ont promis de verser 250 millions de dollars pour les pays pauvres en guise de soutien. Selon le «FEM», les pays en question sont le Canada, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Suède, Suisse, Royaume-Uni et les Etats-Unis. Se félicitant de l'injection de ces nouveaux financements, la directrice générale du FEM, Naoko Ishii, a estimé que l'augmentation des investissements doit être au cœur du nouvel accord climatique. «Nous savons que beaucoup de milliards de dollars sont nécessaires au cours des prochaines années pour combler le déficit de financement pour le climat, mais l'argent promis aujourd'hui est essentiel pour aider certaines personnes les plus vulnérables de la planète face aux impacts immédiats de notre monde qui se réchauffe rapidement», a-t-elle dit. Le discours du Premier ministre Abdelmalek Sellal devant les participants du COP21 est attendu dans l'après-midi d'hier. En somme, au cours de cette conférence internationale, il ne sera pas uniquement du réchauffement climatique. Dans les coulisses, les dirigeants de ce monde discuteront de plusieurs sujets, notamment d'ordre sécuritaire, notamment sur la situation en Palestine, Syrie, Yémen, Libye, Yémen et surtout sur la lutte antiterroriste. Nous y reviendrons.