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Deux semaines pour sauver la Terre
COP 21
Publié dans L'Expression le 01 - 12 - 2015

La chaîne humaine s'est déroulée dans plusieurs capitales
Cette 21ème Conférence sur les changements climatiques est perçue par beaucoup comme le rendez-vous de la dernière chance, l'occasion à ne pas rater de sceller un accord historique sur la réduction des émanations de gaz à effet de serre.
La COP21 ouverte hier à Paris en présence de plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement est un moment d'exception par sa dimension politique, d'abord, et par l'importance vitale des enjeux qu'il recèle, ensuite. Cette 21ème Conférence sur les changements climatiques est perçue par beaucoup comme le rendez-vous de la dernière chance, l'occasion à ne pas rater de sceller un accord historique sur la réduction des émanations de gaz à effet de serre qui menacent d'étouffer toute la planète. Unanimes, les participants ont tous mis l'accent sur les conséquences de plus en plus inquiétantes que représentent désormais les activités industrielles de bon nombre de pays. Comme ils ont plaidé de manière unanime pour l'adoption d'un cahier des charges contraignant, diversifié et volontariste pour lutter sans délai contre les dangers du réchauffement planétaire. C'est dans un parc d'exposition, au Bourget, dans la banlieue nord de Paris, que s'est ouverte cette COP 21, caractérisée par des échauffourées la veille place de la République entre manifestants écologiques et policiers. Les attentats du 13 novembre étant encore dans tous les esprits, le parc est apparu comme une véritable forteresse quadrillée par des militaires et des éléments des brigades antiémeute.
Comme le Premier ministre Abdelmalek Sellal, l'Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi, et leurs homologues du monde entier ont été accueillis par le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, sous la protection vigilante de quelque 2800 policiers et militaires sur le qui-vive.
Durant les jours précédents, dans plusieurs capitales de par le monde, 2000 marches ont été organisées au cours desquelles les manifestants ont battu le pavé pour réclamer un «accord climatique décisif», échaudés il est vrai par les échecs successifs enregistrés lors des réunions de Kyoto et de Copenhague.
Les 150 chefs d'Etat et de gouvernement présents hier à Paris ont pu s'exprimer chacun durant trois minutes, sur les engagements de leurs pays respectifs, devant leurs pairs et les 10.000 délégués présents dans la salle de conférences, non compris les observateurs et les journalistes en aussi grand nombre.
Si l'on excepte l'Assemblée générale de l'ONU, la réunion de la COP 21 à Paris aura été le plus important rendez-vous des décideurs de la planète comme elle est sans nul doute la plus grandiose rencontre sur les changements climatiques. Qui plus est, elle a permis et va permettre encore quelques jours d'intenses activités diplomatiques, à un moment où les tensions dans le monde et particulièrement au Moyen Orient et en Méditerranée n'ont jamais été aussi aiguës. Si l'objectif premier de cette COP 21 qui durera deux semaines est d'aboutir enfin à un accord, unique en son genre et attendu par tous les peuples de la planète, astreignant l'ensemble des pays à oeuvrer activement aux réductions de gaz à effet de serre pour espérer confiner le réchauffement actuel à un maximum de 2°C au lieu des 4° prévus par les scientifiques, de nombreux autres enjeux et préoccupations y trouveront un cadre potentiel de débats ou même de négociations.
Car il est indéniable que le monde est en danger à cause de ces émanations (cf l'encadré ci-joint) provoquées pour l'essentiel par la combustion des énergies fossiles ainsi que par une agriculture intensive, sans compter les implications des déforestations croissantes dont même la forêt amazonienne n'est pas épargnée. Aucun continent, aucun pays, aucune région ne sont épargnés par ce phénomène préoccupant qui voit le niveau des océans augmenter en même temps que leur acidification et les ressources hydriques mises à mal au point de menacer la paix en certains endroits. Malgré les promesses avancées par 183 pays sur 195, de participer sans tarder aux efforts de réduction des émissions, on est encore loin des niveaux requis pour éviter la barre fatidique des 3°C que ces engagements impliquent. Quelques signes incitent à un espoir prudent, telle la déclaration de Barack Obama qui est «optimiste sur ce que nous pouvons accomplir» à condition d' «être à la hauteur des enjeux». Sur ce terrain, on retiendra l'intervention du président chinois Xi Jinping qui a rappelé que les pays développés doivent «être à la hauteur de leurs engagements» en parvenant d'ici à 2020 à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour financer des projets climat dans les pays du Sud. Il a ainsi plaidé «un appui financier accru» des pays riches aux pays en voie de développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique.


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