L'exploitation et l'analyse du renseignement lié au terrorisme au Sahel sont au centre d'un cycle de formation au profit des services de renseignements africains, ouvert hier à Alger. Des officiers supérieurs d'au moins 11 pays africains y participent afin de renforcer les capacités des Etat membres de l'Union africaine (UA) en matière de lutte anti-terroriste. La formation initiée par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert) en coopération avec la Police allemande (Bundeskriminlamt/BKA), a concerné en son premier jour, une trentaine d'officiers supérieurs issus des services des renseignements de différents pays sahélo-sahariens. Selon le chef de l'Unité base de données et documentation auprès du Caert, Ameur Dahmani, intervenant à l'ouverture de ces assises, cette formation, cinquième du genre est prévue sur neuf jours et constitue pour la Commission de l'UA et le gouvernement allemand, engagé aux côtés du CAERT, par l'entremise de la police allemande, «une autre étape importante dans leurs efforts conjoints visant à renforcer les capacités des Etats africains de lutte antiterroriste». Rapporté par l'APS, le même responsable a rappelé les efforts consentis dans le cadre du processus de Nouakchott, soulignant que le terrorisme et le crime organisé continuent de représenter des menaces réelles à la paix et à la sécurité dans le continent, surtout dans la région sahélo-saharienne. «Des événements en cours au Sahel et à l'étranger tel que l'infiltration des éléments terroristes dans les communautés, les frontalières notamment, nous interpellent sur la nécessité urgente d'approfondir et d'élargir notre système de collecte de renseignement», a-t-il ajouté. Et de saisir l'occasion pour évoquer les conséquences de la crise en Libye sur la région. Une crise qui, a-t-il dit, « continue de hanter la région, à cause de groupes terroristes qui semblent se livrer à des activités coordonnées, causant des centaines de victimes parmi les personnels de sécurité et la population civile». Pour sa part, l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Lingenthal Gotz, a évoqué les attentats ayant secoué récemment de nombreuses capitales dans le monde, dont celui de Paris, Beyrouth et Bamako. Il s'agit selon l'ambassadeur allemand, d'«un phénomène mondial qui nécessite une coopération internationale à laquelle il faudrait associer l'Afrique et surtout le Sahel», a-t-il souligné.