Deux hauts gradés de la coalition conduite par l'Arabie saoudite au Yémen ont été tués dans un tir de missile qui a fait des dizaines de morts à quelques heures du début d'une trêve censée coïncider avec l'ouverture de pourparlers de paix en Suisse. L'attaque menée par les miliciens chiites Houthis visait un camp militaire sur la mer Rouge, dans le gouvernorat de Taëz (sud-ouest). Ce tir de missile Tochka constitue l'un des plus sanglants revers essuyés par les forces de la coalition mise en place par l'Arabie saoudite fin mars pour venir en aide au président Abd-Rabbou Mansour Hadi face aux Houthis et à leurs alliés. Selon l'agence de presse émiratie WAM, Sultan Mohamed Ali al Kitbi, un officier de l'armée des Emirats arabes unis, est au nombre des victimes. L'officier émirati, précise l'agence WAM, participait aux opérations de la coalition visant à "libérer Taëz", ville que tiennent toujours les Houthis. Le colonel saoudien Abdallah al Sahian, chef des forces spéciales saoudiennes opérant au Yémen, a lui aussi été tué, rapporte l'agence de presse saoudienne SPA qui précise que les deux gradés "sont morts en martyr lundi à l'aube alors qu'ils accomplissaient leur tâche de superviser les opérations visant à libérer Taëz". L'attaque a été revendiquée par la milice houthie, qui précise avoir visé les forces de la coalition à Dhubab, une ville côtière située à la sortie du détroit de Bab-el-Mandeb, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Taëz. Une source proche des forces fidèles au président Hadi a confirmé que des dizaines de militaires avaient été tués. En septembre, les miliciens chiites avaient déjà utilisé un missile Tochka contre les forces de la coalition. L'attaque contre la base aérienne al Safer, dans le nord-est du pays, avait fait 60 morts dans les rangs saoudiens et émiratis. Cette nouvelle attaque meurtrière survient alors que les parties au conflit yéménite doivent engager mardi en Suisse des pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu. Une trêve renouvelable de sept jours doit entrer en vigueur ce lundi. Les deux précédents cessez-le-feu, instaurés en mai et en juillet, ont été violés par les deux camps.