Cinquante-quatre journalistes sont retenus en otage dans le monde à fin 2015, un nombre en hausse par rapport à 2014 où ils étaient 40, mais il y a eu moins d'enlèvements que l'an dernier, selon un bilan annuel de l'ONG «Reporters sans frontières». Ce bilan ne comprend pas le nombre de journalistes tués cette année qui sera annoncé par l'ONG à la fin du mois de décembre. L'augmentation du nombre de journalistes retenus en otage (54 dont une femme) est liée à l'explosion des enlèvements de journalistes au Yémen cette année, a expliqué RSF. La Syrie compte pour sa part le plus grand nombre de journalistes retenus en otages par des groupes armés (26). A lui seul, le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech/EI) détient 18 d'entre eux, principalement en Syrie et en Irak, a souligné l'ONG. «Dans certaines zones de conflits, une véritable industrie des otages s'est développée», regrette Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF cité dans un communiqué. Le nombre de journalistes incarcérés à ce jour (153) a en revanche diminué par rapport à l'an passé (-14%), tout comme le nombre de journalistes enlevés (79 enlèvements, soit une baisse de 34% par rapport à 2014). L'ONG explique la baisse des enlèvements par l'accalmie en Ukraine, qui concentrait le plus d'enlèvements de journalistes l'an dernier et qui n'enregistre aucun rapt en 2015. En 2015, huit journalistes ont été portés disparus, selon les données de RSF, qui explique qu'un journaliste est considéré comme disparu «quand il n'y a pas suffisamment d'éléments pour déterminer qu'il a été victime d'un homicide ou d'un enlèvement, et qu'aucune revendication crédible n'a été diffusée». Pour RSF, «l'incertitude qui plane sur le sort des disparus constitue une arme redoutable de dissuasion envers ceux qui souhaiteraient se rendre en mission dans des zones à risques».