Une figure du Hezbollah libanais ayant été emprisonnée pendant près de 30 ans en Israël, Samir Kantar, a été tuée dans un raid israélien près de Damas, a annoncé dimanche la formation chiite qui combat en faveur du régime de Bachar al-Assad. "Le doyen des prisonniers libanais a été tué samedi vers 22H15 locales (20H15 GMT) dans le bombardement par des avions de l'ennemi sioniste d'un immeuble résidentiel à Jaramana", une ville druzo-chrétienne de la banlieue de Damas, a annoncé le Hezbollah dans un communiqué. Israël s'est félicité de son décès mais sans revendiquer la responsabilité du raid qui l'a tué. Agé de 54 ans, Samir Kantar avait purgé une peine de prison à perpétuité en Israël avant d'être libéré en 2008 après près de 30 ans, lors d'un échange entre le Hezbollah et l?Etat hébreu. Il était depuis qualifié de "doyen des prisonniers libanais" en Israël. Son frère Bassam Qantar a salué sur Twitter "le moujahid (combattant) qui rejoint la famille des martyrs". L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé la mort de Samir Kantar qu'il a présenté comme le "chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan", un groupe créé depuis deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région. D'après l'OSDH, l'aviation israélienne avait visé à plusieurs reprises Samir Kantar en territoire syrien sans l'atteindre. Allié clé de Damas Bête noire d'Israël et classé "terroriste" par le département d'Etat américain, le Hezbollah ("Parti de Dieu") a envoyé des milliers de combattants en Syrie pour appuyer l'armée du régime dans son combat contre les rebelles et les jihadistes dans un pays déchiré par un conflit dévastateur ayant fait plus de 250.000 morts depuis 2011. La ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s'est déclarée "heureuse d'avoir appris la nouvelle" de sa mort, mais a tenu à préciser que "l'Etat d'Israël n'a pas revendiqué" le raid aérien. "Il s'agit d'un archi-terroriste qui avait tué une fillette en lui fracassant le crâne et continuait ses activités terroristes depuis sa libération", a-t-elle ajouté.