«Viendra ? Viendra pas ?» s'interrogent depuis quelques jours les habitants d'Annaba en référence à la visite de travail, prévue jeudi, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans cette wilaya. Cette visite avait été annoncée en novembre par Boudjemaa Talai, le ministre des Transports, à sa sortie de la nouvelle aérogare Rabah-Bitat qu'il avait inspectée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, sera certainement le premier membre du gouvernement à y faire escale avant de se rendre à Souk-Ahras. Pour l'heure, même si du côté du siège de la wilaya de Annaba rien n'est venu consolider la déclaration du premier responsable du secteur des transports, il n'en demeure pas moins que des opérations spécifiques à ce type de visite indiquent l'imminence de l'événement. Avec d'abord ce renfort d'effectifs et de moyens matériels quotidiennement engagés par la commune du chef-lieu pour des opérations de nettoyage et d'embellissement des principales artères de la ville. Ce qui a redonné à cette ville les couleurs dignes de la coquette qu'on lui connaissait avant qu'elle ne les perde il y a deux décennies. Certes, le pavoisement n'est pas encore à l'ordre du jour, il reste que les services techniques veillent à assurer un éclairage public efficient. Il y a aussi cette vigilance accrue H/24 des éléments du service d'ordre. Ils sont prêts à intervenir rapidement à la moindre petite alerte d'où la diminution des actes de délinquance. Pour le public, cette effervescence signifie que la visite d'Abdelmalek Sellal annoncée par le ministre des Transports est bien au programme. D'autant que ce dernier a effectué une visite impromptue de différents sites et unités en charge de son secteur. C'était dans la matinée de ce dernier samedi. Boudjemaa Talai était effectivement à Annaba, non pas à titre privé, mais dans un cadre professionnel et ce, même si ses déplacements ont été effectués discrètement. Notamment celui qui l'avait conduit à la nouvelle aérogare Rabah-Bitat. Il s'y était rendu pour s'assurer que cette infrastructure socioéconomique est prête pour une inauguration officielle et sa mise en exploitation. Il y a également la nouvelle gare routière du nom du défunt wali, Mohamed, Mounib Sendid. Mise en exploitation depuis quelques jours, elle n'a pas été, pour autant, officiellement inaugurée. Tout porte à croire au regard de la propreté des lieux et de l'excitation qui y règne que le ministre des Transports y est passé avec toujours la même discrétion. Il a préféré le faire durant le long week-end écoulé au cours duquel la presse locale était occupée à couvrir les deux meetings populaires de Louisa Hanoune du Parti des travailleurs et Ali Benflis de Taliet El-Hourriet. Boudjemaa Talai se serait même rendu au siège de l'unité de montage des tramways d'Algérie, Cital. L'importance de cette entité industrielle avait été plusieurs fois soulignée par l'actuel ministre des Transports et par ses prédécesseurs. Les communications téléphoniques avec les responsables de cette entreprise et ceux de leur associé algérien, Ferrovial, étant impossibles à réaliser pour un éventuel rendez-vous, l'on est dans l'incapacité de confirmer ce fait. Les autres projets à cœur pour Boudjemaa Talai sont le dédoublement de la ligne ferroviaire Annaba/Ramdane Djamel et l'ouverture de nouvelles lignes aériennes vers d'autres destinations, notamment l'Italie et la Turquie à partir de l'aéroport Rabah-Bitat. C'est que le ministre des Transports a en tête les difficultés rencontrées par son secteur dans la réalisation de la nouvelle aérogare. D'une capacité de 700 000 passagers/an extensible à un million, la réalisation de l'infrastructure, qui a nécessité une enveloppe financière de plus de 3,70 milliards DA, a connu une dizaine d'années de retard. Boudjemaa Talai avait insisté sur son achèvement avant la fin de l'année 2015 pour, avait-il précisé, «être inaugurée par le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal au début de l'année 2016». Il avait également révélé la mise à exécution d'un projet portant ouverture de nouvelles lignes aériennes à destination de divers pays d'Europe dont l'Italie et la Turquie. Estimant suffisante la flotte aérienne algérienne avec ses avions Boeing 747/800 pour assurer les liaisons, le ministre avait rappelé la signature prochaine d'un contrat de partenariat dans le domaine de la maintenance des avions. Boudjemaa Talai a annoncé le lancement prochain du permis de conduire à points et du système centralisé de régulation de la circulation routière. Ce dernier système mis en service dans la capitale est appelé à être étendu à d'autres grandes villes du pays dés 2016. C'est en tout cas ce qu'avait affirmé le ministre des Transports