Aujourd'hui, le ministre des Transports Boudjema Talai est en visite de travail dans la wilaya de Annaba. Plusieurs projets réalisés, en cours de réalisation ou à lancer sont inscrits au programme de la délégation ministérielle. Les plus importants sont certainement le projet de réalisation d'un nouveau port à Annaba en extension à l'ancien, le dédoublement de la ligne ferroviaire Annaba/Ramdane Djamel dans la wilaya de Skikda, l'unité Cital de montage et d'entretien des tramways, l'aérogare Rabah Bitat, la nouvelle gare routière du 1er Mai et le projet de tramway de Annaba. Est-ce seulement à ce niveau de préoccupations locales que le nouveau ministre devrait limiter ses activités au moment où le secteur des transports dans notre pays reste en deçà des attentes du développement économique national. Et pourtant, les statistiques avancent que par route, par mer et par voie ferroviaire, le secteur des transports en Algérie est en pleine expansion. Malgré tous les handicaps auxquels il est toujours confronté, ce secteur est la clé de voûte de toute stratégie logistique de développement de tous les pays du monde. Elle est incontournable pour améliorer la compétitivité et la productivité du tissu économique national du fait, qu'à lui seul, il contribue à améliorer les valeurs ajoutées des activités tertiaires. En termes d'emplois créés, le transport représente un taux appréciable de la population active occupée, particulièrement en milieu urbain. De nombreux observateurs de la chose économique ont estimé que la filière de transport des marchandises, qualifiées de plus importante, serait plus performante pour peu que soient résorbées les insuffisances organisationnelles, structurelles et infrastructurelles. Selon nos sources, se fixant des perspectives ambitieuses, le ministère envisagerait l'élaboration d'une feuille de route pour chaque filière de transport : (routier, ferroviaire, aérien et maritime). Les mêmes sources ont affirmé que des réformes devraient être mises en application dans chaque segment du secteur de transport de marchandises. Elles auront pour objectif la réduction de l'impact des situations monopolistiques et l'instauration d'une compétitivité et concurrence à même de rehausser la productivité du secteur des transports et celle des autres secteurs d'activité. Pour ces économistes, le transport routier est confronté depuis l'indépendance à une prépondérance des activités informelles. De même que ces réformes devraient prévoir de nouvelles dispositions fiscales visant à baisser l'IS pour les petites entreprises. Ce qui aura pour résultat l'intégration d'une bonne partie de l'informel au secteur formel moyennant des actions ciblées d'accompagnement. Pour ce qui est du ferroviaire, nos interlocuteurs ont estimé incontournable une stratégie managériale s'inscrivant dans une logique de diversification des clients et des produits. Il faut préciser qu'actuellement les pouvoirs publics présentent un grand appui au transport ferroviaire des marchandises. Pour l'impliquer totalement cette filière dans la nouvelle vision logistique au titre de véritable acteur du développement économique national, les pouvoirs publics ont injecté, dans le cadre du plan quinquennal, 20 milliards de dollars. Cette enveloppe est destinée à la réhabilitation d'un réseau ferroviaire de plus de 3 000 km de long, son électrification et le dédoublement de nombreux tronçons ferroviaires à travers toutes les régions du pays. En matière de transport maritime, nos interlocuteurs ont souligné l'importance de la mise en route du projet de réalisation d'un nouveau port de Annaba en extension à celui déjà existant. «Ce projet constitue une avancée de taille dans l'infrastructure portuaire, ainsi que dans les services logistiques. Il permettra de mieux saisir les opportunités offertes par une position géographique stratégique à proximité de l'Europe, par une diversification des activités industrielles et par un savoir-faire, en matière de services logistiques, des différents opérateurs portuaires. Le développement de compagnies de transport maritimes à la mesure des défis nationaux pourra contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs attendus, surtout en matière de positionnement commercial national et international», a argumenté A Chebira un des spécialistes du secteur des transports. Ces différents aspects de la gestion du transport ne font pas partie, pour l'heure, du langage du ministre. Surtout lors d'une visite de travail dans une wilaya limitée à des projets datant de plusieurs années et dont la majorité souffre d'un grand retard. Le ministre des Transports Boudjema Talai sortira-t-il des sentiers battus tracés par ses prédécesseurs tel que celui qui impose de ne pas lancer une réflexion nationale sur le développement des transports dans notre pays avec des trains, avions, navires, camions, bus et minibus brinquebalants, des ports saturés et un réseau ferroviaire hérité de la période coloniale