Sonelgaz, groupe public de distribution de l'électricité et du gaz en Algérie, fait face à un mouvement de protestation à l'initiative de la Fédération nationale des travailleurs de l'industrie électrique et gazière (FNTIEG). Ce syndicat accuse le ministre de l'Energie d'avoir annulé un accord qui porte notamment sur le versement d'une prime de départ à la retraite. Les représentants des travailleurs estiment également que l'annulation dudit accord conduirait à la non-régularisation de 8 000 travailleurs universitaires et la non-validation des avantages accordés aux enfants de chouhada (martyrs). A ce propos, le ministère de l'Energie a démenti, avant-hier, avoir annulé l'attribution de la prime de départ à la retraite au profit des travailleurs du groupe Sonelgaz, affirmant avoir plutôt émis des réserves uniquement sur le versement de cette prime «avant le départ effectif en retraite» de l'agent. A cet effet, le ministère a indiqué à travers un communiqué que lors de l'audience accordée, en novembre dernier, par le ministre de l'Energie, Salah Khebri, au secrétaire général de la FNTIEG accompagné de ses collaborateurs, le SG de cette Fédération avait justifié le versement de la prime de départ à la retraite, et ce, avant le départ effectif en retraite des travailleurs atteignant 60 ans et maintenus en activité, «par la nécessité de retenir le personnel technique d'exploitation des ouvrages en vue d'assurer notamment la formation de la relève». «Le ministre, tout en confirmant qu'il n'a jamais remis en cause l'attribution de la prime de départ à la retraite qui reste un acquis des travailleurs, a soulevé la problématique du versement d'une prime de départ à la retraite à un personnel ne partant pas en retraite, tel que retenu dans l'accord conclu entre Sonelgaz et la Fédération», note le même communiqué. Par ailleurs, précise le ministère, «il a été constaté que le personnel concerné par le versement de cette prime est constitué, en majorité, de personnel d'exécution et de cadres moyens, assurant des fonctions de soutien (notamment des chauffeurs, manœuvres...), ce qui ne répond nullement aux raisons invoquées par la Fédération». S'agissant de l'information publiée par la presse et relative à la régularisation de la situation administrative de 8 000 travailleurs universitaires, le ministère précise «qu'il ne s'est jamais opposé à ladite régularisation et a même encouragé la promotion de la formation de la ressource humaine dans toutes les entreprises du secteur». Concernant le point lié aux avantages accordés aux enfants de chouhada, la même source assure que cela «n'a jamais fait l'objet d'objection ou de réserves du ministère». Ainsi, le ministère «confirme que Sonelgaz vit une situation financière très sensible et que l'Etat l'a toujours accompagnée (accès à des prêts bonifiés, rachat de la dette par le Trésor public...)». Cependant, ajoute-t-il, «Sonelgaz doit, de son côté, rationaliser ses dépenses, durant cette situation difficile, à travers la systématisation des moyens, l'optimisation de son organisation par la réduction du nombre de ses filiales (42 actuellement), la diminution du taux de pertes d'électricité et l'amélioration du taux de recouvrement de ses créances». A rappeler que la FNTIEG, affilée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui s'était réunie, mercredi dernier, a demandé au ministre de l'Energie de renoncer à la décision du gel de la convention collective, avait indiqué son secrétaire général, Telli Achour, estimant que les «travailleurs doivent pouvoir jouir de leurs droits conformément aux lois de la République». Il avait également souligné l'attachement de son syndicat au dialogue pour assurer la stabilité du groupe Sonelgaz.