Après deux journées de repos, le tribunal criminel près la cour d'Alger a repris, avant-hier, l'audition des accusés, poursuivis dans le cadre de l'affaire Sonatrach 1 et dont le procès s'est ouvert il y a une semaine. La défense, la partie civile et le procureur général ont auditionné le premier groupe des accusés et impliqué dans le marché relatif au système de contrôle et de surveillance électronique du complexe industriel du sud, signé entre Sonatrach et le groupe allemand Contel Funkwerk. Abdelmadjid Sellini s'est constitué partie civile pour Sonatrach dans cette affaire qui concerne, selon l'arrêt de renvoi, la conclusion de trois marchés publics douteux entre Sonatrach et des compagnies étrangères dans lesquels plusieurs responsables de la compagnie dont son ex-PDG, Mohamed Meziane et ses deux fils étaient mêlés. En effet, le premier à être auditionné par la défense de la partie civile est Al Ismaïl Djaafar Mohamed Réda pour son rôle dans la conclusion d'un marché sur le système de contrôle de surveillance électronique entre Sonatrach et le groupe allemand Contel Funkwerk. L'accusé avait nié en bloc les charges retenues contre lui. L'enquête a révélé, selon l'arrêt de renvoi, que le marché dans lequel est impliqué l'accusé, avait été conclu de gré à gré entre le directeur du département de production de Sonatrach et le groupe Contel Funkwerk sans respecter les dispositions juridiques réglementaires en vigueur tel l'appel d'offres international. L'accusé a affirmé que la relation entre les deux parties était régie par la loi du commerce extérieur. De son côté, le procureur général s'est interrogé sur le salaire perçu par l'accusé (30 000 euros selon ses déclarations) après avoir bénéficié d'un contrat consultatif de Contel Funkwerk. L'accusé a justifié le crédit ouvert dont il avait bénéficié par un projet qui était à l'étude pour la création d'une société mixte entre Contel Algérie et Funkwerk avec siège en France. Le procureur général est revenu également sur les biens personnels de l'accusé avant 2005, soit avant la conclusion des marchés de Sonatrach, évoquant sa résidence d'hiver en Italie pour laquelle il a versé un montant de 100 000 euros ainsi que les comptes importants ouverts sous le nom de sa fille âgée de 8 ans. A ce propos, l'accusé a indiqué qu'il s'agit du fruit de ses efforts et de sa réussite en tant qu'homme d'affaires tout comme il a le droit d'assurer l'avenir de ses enfants par des comptes bancaires et des biens immobiliers en leurs noms. Par ailleurs, le juge Reggad a procédé à la confrontation de l'accusé et des deux fils de Mohamed Meziane pour savoir pourquoi il les avait contactés en 2003, deux mois après l'installation du PDG de Sonatrach, un détail qui n'a pas été cité dans l'enquête, a-t-il relevé. L'accusé a affirmé avoir contacté les deux fils de Mohamed Meziane et que cela n'a rien à voir avec les marchés qu'il a obtenus par la suite ajoutant qu'il travaillait alors sur un projet pour le ministère de la Défense nationale. De son côté, l'ex-directeur du département de la production à Sonatrach, Hassani Mustapha, a été interrogé par le procureur général sur les raisons de la non résiliation des contrats douteux conclus avec le groupe allemand Contel Funkwerk. L'accusé a également révélé qu'il avait été délégué par l'ex-PDG de Sonatrach pour la signature de trois quatre contrats de gré à gré. La valeur globale des contrats est estimé à plus de 10 milliards de dinars.