Le Conseil des ministres s'est réuni, hier à Alger, sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. L'avant-projet de la révision de la Constitution a été le sujet-phare des débats du Conseil. Ces travaux ont notamment, porté sur plusieurs questions d'actualité nationale, politique, économique et sociale. Depuis l'annonce en 2011 du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sur la révision de la Constitution, ce n'est que quatre ans après que l'avant-projet a été validé par lui, le 28 décembre 2015. Par la suite, cet avant-projet a été présenté par le chef du cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia. Plusieurs amendements ont été ajoutés ou modifiés, consacrés aux libertés individuelles et collectives, les droits des citoyens, la presse, en prenant en compte même les demandes de l'opposition. Cet avant-projet de la révision constitutionnelle, une fois validé par le chef de l'Etat, a été examiné, hier, lors d'un Conseil des ministres, présidé par Abdelaziz Bouteflika qui l'a approuvé officiellement. Ce projet de loi représente un axe important pour la fixation de la démocratie, constituant un développement historique en ce qui concerne les libertés individuelles et collectives, ainsi que le renforcement de l'union nationale et la fondation d'un Etat de droit. Promesse tenue par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, l'avant-projet de la réforme constitutionnelle a été parmi les thèmes débattus, hier, lors du Conseil des ministres. Par la suite de son examen, hier, en Conseil des ministres, le nouveau projet de loi fondamentale sera aussitôt soumis à l'appréciation du Conseil constitutionnel vers la mi-février qui, à la lumière des articles 174 et 176 de la Constitution en vigueur, rendra son avis sur la procédure par laquelle le nouveau texte sera examiné et adopté au Parlement. Il faut savoir que cet avant-projet de la réforme de la Constitution a apporté plusieurs amendements qui ont été proposés par les partis politiques, lors des séances de consultations. Une fois le projet dévoilé, mercredi dernier, par Ahmed Ouyahia, il a été suivi par plusieurs réactions des partis politiques et personnalités intellectuelles. Entre ceux qui acquiescent, et ceux qui rejettent, chacun a argumenté ce changement de la manière dont il voit les avantages de ces amendements ajoutés ou le contraire. Ali Benflis, président de Talai El-Houriyet, s'est dit attristé par rapport à cette nouvelle réforme. Le même responsable enchaîne dans sa déclaration, insistant sur le fait que « la Constitution est réduite à incorporer une logorrhée politicienne sans consistance, sans profondeur de vues et sans cohérence politique ou juridique» et, plus grave encore, «instrumentalisée par le régime politique en place à la seule fin de gagner des sursis et de durer». Quant à Amar Saâdani, président du Front de libération nationale (FLN), il a exprimé sa satisfaction pour l'acceptation de la majorité des propositions faites par son parti dans le cadre des différentes consultations autour du texte de l'avant-projet. En même temps, il a appelé à revoir l'article 51. Ce dernier a suscité beaucoup de critiques au milieu des partis politiques, des personnalités intellectuelles, ainsi que la diaspora algérienne. Cette dernière concernée par cet article souligne l'exigence de la nationalité algérienne exclusive pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques. Aux yeux des contestataires de cette nouvelle obligation, cet article doit être amendé. Selon les déclarations d'Amar Saâdani, président du FLN, lors d'une conférence de presse animée, mardi dernier au siège de son parti, «l'Algérie a traversé une période difficile qui a provoqué un départ massif de ses cadres et de ses compétences à l'étranger. Nous avons des cadres binationaux compétents dans plusieurs domaines qui souhaitent participer au développement du pays. Cet article les empêche de le faire. Nous demandons son amendement».