Le football arrange bien, non seulement les choses, mais arrose bien aussi ceux qui détiennent les règnes des droits d'images. C'est une histoire qui est souvent bien racontée notamment à la vielle des grandes rencontres internationales. Qu'elles soient africaines ou européennes. Peu importe, la chaîne qatarie reste le chef d'orchestre. Personne ne peut la dribbler ni lui arracher ce droit de contrôler les images. Les chaînes de télés se mettent à genoux pour décrocher quelques balles de ses mains. Elle s'impose sur les terrains. Aucun événement sportif ne la fait trembler. Il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg, le Qatar est puissant et influent en Europe et en Afrique (qui va vouloir se fâcher avec ceux qui investissent dans toute l'Europe ou autres continents ?). Il est tout de même à noter qu'on a là un terrain particulièrement favorable aux montages financiers plus ou moins honnêtes... «Des observateurs internationaux rappellent que le football est pourri à un niveau que l'on imagine, voir ses droits TV exploser pour un spectacle d'une médiocrité pourtant affligeante.» Aujourd'hui, pas besoin de comprendre pourquoi les deux concurrents, BeIN Sports et le groupe TF1, enterrent la hache de guerre. Et tentent d'oublier la récente polémique née du fait de la non commercialisation d'extraits de matches, lors de la Coupe du monde 2014 par cette chaîne BS. Cette fois-ci, ils veulent refaire leur chirurgie et présenter un autre visage plus sympa. Ils se sont entendus avec TFI pour se servir et faire taire la planète en se partageant le grand gâteau des matches des Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Ce sera ces chaînes qui assureront la diffusion de ces matches BeIN Sports, la super filiale du groupe qatari Al Jazeera, avait été accusée par les opérateurs télé de diffèrents continents de vouloir imposer sa loi en fermant le robinet du Mondial de football qui s'est déroulé au Brésil, et ce en bloquant des extraits d'images de rencontres pour les chaînes demandeuses, dans le cadre du droit à l'information. Cette fois-ci, les responsables de BeIN Sport se calment, défaussent sur TF1, trouvent un accord contractuel avec ses dirigeants à racheter les droits de diffusion de l'intégralité des matches des Coupes de monde. Interrogé par l'Equipe.fr, l'un de ses dirigeants explique qu'il «n'a jamais été question de bloquer quoi que ce soit, car c'est TF1 qui possède les droits de sous-licence du Mondial pour ces images complémentaires, hors droit à l'info dont tout le monde disposera. C'est juste que TF1 avait besoin de l'accord de BeIN Sports, qui est aussi détenteur des droits, pour rédiger un contrat concernant la revente de ces images. Ce contrat a été formalisé il y a quelques jours à peine et nous ne nous opposerons pas à la revente d'images complémentaires. Mais c'est TF1 qui les vendra, pas nous. BeIN Sports ne bloquera donc rien, comme on a pu le lire partout. Il fallait juste attendre que l'on s'accorde avec TF1, c'est pourquoi on a pu croire qu'il y avait blocage. Et le droit à l'info sera aussi respecté». Par ailleurs «Canal+ a, quant à elle, refusé d'entrer dans une surenchère des droits télévisés pour la Coupe du monde.» A signaler que la nouveauté dans cet appel d'offres ouvert de la Fifa, comme le signale le journal Le point TF1 a acquis directement auprès de la fédération le droit de diffuser les «28 meilleurs matches». TF1, dans le souci d'éviter un risque financier trop important, offrira à ses téléspectateurs, particulièrement aux amoureux de la balle ronde les meilleures affiches. Le directeur des sports et des acquisitions des droits sportifs au sein du groupe TF1, François Pellissier, refuse, selon l'expresse de préciser le montant de l'achat du lot. «Cette fois-ci, nous n'avons pas eu à supporter le poids financier de l'achat de l'intégralité des matches. Pour le Brésil, TF1 avait payé 130 millions d'euros les 64 matches avant d'en céder 36 à BeIN Sports, pour 30 millions d'euros seulement.» Pour les Coupes du monde 2018 et 2022, Nonce Paolini précise dans un communiqué avoir mené une «politique responsable d'achats de droits». «Au Brésil, nous avions environ neuf millions de téléspectateurs en moyenne par match. C'est très important pour le groupe d'acquérir de grands événements sportifs et fédérateurs. Cela rayonne sur l'ensemble de notre grille de programmes», explique François Pellissier. Derrière cette réussite, Bouygue, le patron du Groupe diffusera en exclusivité sur TF1, selon le journal l'expresse, «les 16 plus belles rencontres des phases de poules, les 5 plus belles affiches des huitièmes de finale, et les 3 plus belles affiches des quarts de finale, les 2 demi-finales, la petite finale et la finale, a annoncé la chaîne». TF1 ira plus loin dans ses promesses, «outre les deux Coupes du monde, le groupe TF1 diffusera aussi la Coupe des confédérations Fifa 2017 en Russie, une sorte de rodage pour la Coupe du monde de l'année suivante, et en intégralité la Coupe du monde féminine 2019 qui se déroulera en France». «Nous croyons très, très fort à cette compétition, car il y a un vrai engouement populaire autour du foot féminin», s'enthousiasme François Pellissier. BeIN Sport réserve bien des surprises et personne ne saura la contrecarrer en lui fermant les robinets notamment africains.
