A quelques heures du coup d'envoi du match Egypte-Algérie, comptant pour la première journée du championnat d'Afrique des nations de handball messieurs, groupe A, la question de l'interdiction du coach Bouchekriou de manager les Verts durant les matches est toujours d'actualité. Comment les joueurs vont négocier ce match très difficile, et est-ce que Hichem Boudrali, entraîneur-adjoint, est vraiment capable de diriger sur terrain une équipe championne en titre qui vise le haut du podium ? Décidément, c'est la mauvaise nouvelle qui préoccupe la famille du handball algérien. Alors que toutes les équipes participantes à cette CAN avaient tout prévu pour enchaîner la compétition dans les normes les plus normales, la sélection nationale de handball se trouve, elle, comme si dépassée par le temps au point où son entraîneur Salah Bouchekriou et l'ensemble de la Fédération n'arrivent plus à trouver une solution pour le problème qui les oppose à la Fédération du Bahreïn. Ce soir, à la salle principale du stade international du Caire, les amis de Messaoud Berkous risqueront d'entamer le match face à l'Egypte loin des consignes de leur entraîneur principal Salah Bouchekriou, et ce sera Hichem Boudrali qui va mener cette lourde tâche. Saïd Bouâamra «les médias ont donné à cette affaire plus que sa juste valeur» Le président de la Fédération algérienne de handball Saïd Bouâamra n'a pas caché son souhait de voir les choses se régler le plus vite possible quant à la permission de voir l'entraîneur Salah Bouchekriou sur le banc de touche. «Ecoutez, il est clair que ce problème intervient au mauvais moment, mais il faut savoir que, de notre côté, on a tout fait pour que ça soit autrement. Maintenant, après toutes les démarches que nous avons entreprises auprès des instances concernées, nous espérons que nos homologues Bahreïnis anticipent sur ce dossier qui fait débat. Nous suivons son évolution et nous souhaitons qu'il sera clos aussi vite que possible», explique Bouâamra, joint au téléphone par nos soins. En revanche, d'après le premier responsable de la discipline en Algérie, la responsabilité des médias a été considérable dans la propagation de cette information au sein de l'équipe et même chez nos adversaires en Coupe d'Afrique, il dira à ce sujet : «A mon avis, la presse nationale est allée un peu trop loin dans ce dossier car même s'il y a eu des carences liées au volet technique ou organisationnel, il fallait, regrette-t-il, penser à la stabilité et la sérénité au sein du groupe. Le tollé que suscite cette affaire – à cause des médias – a dépassé nos frontières et nos adversaires en sont déjà au courant et veulent en tirer profit». Saïd Bouâamra qui n'a pas fait le déplacement avec l'équipe pour des raisons personnelles et professionnelles estime tout de même que le sept algérien est mis dans le bain et est très conscient de la mission qui l'attend en terre égyptienne. Aziz Derouaz : «L'absence de Bouchekriou du banc de touche sera difficile à gérer notamment par l'entraîneur adjoint» L'ancien sélectionneur national de handball Mohamed Aziz Derouaz pense que l'interdiction par l'IHF à Bouchekriou de s'asseoir sur le banc de touche n'aurait jamais été d'une telle complication si la Fédération avait bougé plutôt. Par ailleurs, Derouaz s'est dit «choqué» de la déclaration du président de la Fédération bahreïnie de handball qui a considéré qu'il «s'agit désormais d'une affaire d'Etat à Etat et plus d'une affaire sportive». Derouaz déplore un mode de gestion «pas sérieux» et fustige la Fédération de ne pas avoir eu un plan B. «Ce qui se passe actuellement au niveau de la barre technique de la sélection a débuté il y a longtemps, je me demande donc pourquoi les responsables de la Fédération n'ont pas prévu un plan B qui nous aurait évité tout ce casse-tête ?», conclut-il. La sélection nationale de handball entame son parcours aujourd'hui face au pays hôte l'Egypte. Mokrani, Rahim et les autres joueront pour un double objectif, à savoir conserver le titre continental et gagner un billet de participation aux Jeux olympiques de Rio.