Le FCE a proposé des pistes à même de donner un coup d'accélérateur aux relations de partenariat entre les entreprises algériennes et françaises. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, n'est pas satisfait du fonctionnement du partenariat entre l'Algérie et la France. Il l'a exprimé, hier, au haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, reçu au siège de l'organisation patronale à Chéraga (Alger), en présence de plusieurs vice-présidents. Ali Haddad a indiqué, à son interlocuteur, qu'il a participé, depuis 2002, aux différentes discussions entre les entreprises algériennes et françaises. "On a beaucoup parlé. Mais, il n'y a pas de résultats sur le terrain", a déploré le président du FCE. "La France est pour nous un partenaire privilégié. Nous avons besoin de la France, de l'entreprise française. Mais le partenariat doit être gagnant-gagnant, pas déséquilibré", a ajouté M. Haddad. La France demeure un des principaux fournisseurs de l'Algérie. Les importations algériennes de la France ont atteint 6,34 milliards de dollars en 2014, alors qu'à fin 2012, le stock d'investissement direct étranger français était estimé à 1,94 milliard d'euros. Selon les données de la Banque de France, les flux d'investissements directs français en Algérie se sont établis à 211 millions d'euros en 2012, contre 241 millions d'euros en 2011 et 210 millions d'euros en 2010. Le haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne a reconnu que sur 6 300 entreprises françaises qui exportent en Algérie, 440 seulement sont implantées en Algérie. "Les entreprises françaises implantées en Algérie se développent bien. Il faut que les autres, qui pour l'instant se contentent d'exporter, comprennent que leur intérêt, gagnant-gagnant, en Algérie est de travailler avec des partenaires algériens", a-t-il affirmé, ajoutant que, dans le cadre de sa mission, "il très important" qu'il puisse "travailler en relation étroite avec les entreprises privées algériennes". Dans ce cadre, a-t-il indiqué, il a trouvé en le FCE "un interlocuteur crédible et représentatif des forces entrepreneuriales de ce pays". Ali Haddad a proposé à Jean-Louis Levet des pistes à même de donner un coup d'accélérateur aux relations de partenariat entre les entreprises algériennes et françaises. "Le FCE a défini une stratégie et des priorités et il est prêt à travailler sur des projets concrets", a précisé M. Levet. En matière de projets, le président du FCE a évoqué, entre autres, une grande école d'ingénieurs. Jean-Louis Levet souligne l'existence de la volonté "de travailler ensemble" entre l'Algérie et la France. Mais, semble-t-il, les choses prennent beaucoup de temps pour que les projets aboutissent, parfois plusieurs mois. "Avec nos amis algériens, on saute 1 mètre à 1,5 mètre à la perche alors que le record du monde est de 6,16 mètres", relève Jean-Louis Levet. Main-d'œuvre étrangère : des conventions bilatérales avec certains pays Une délégation du FCE a également été reçue jeudi par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Pour le FCE, la question aujourd'hui est : quels sont les moyens à réunir pour faire de l'entreprise algérienne le vecteur essentiel du développement économique national — car c'est l'entreprise qui crée la richesse — pour impulser une croissance forte et soutenue et créer les emplois dont notre pays a besoin ? Cette préoccupation renvoie à la nécessité de placer l'entreprise algérienne au centre de toutes nos politiques économiques et à la nécessité aussi de moderniser le cadre institutionnel régissant son activité. Le FCE estime qu'il faut produire une culture d'entrepreneuriat dans notre pays ; il faut soutenir les start-up qui peuvent contribuer fortement à ancrer cette culture dans notre société. La délégation a évoqué avec le ministre, les questions de la mise en adéquation entre l'emploi et la formation, la contrainte de l'obligation de passer par l'Anem pour recruter et l'obligation faite aux entreprises de recruter sur les lieux de chantier et la flexibilité du travail pour favoriser la création d'emplois. Le ministre a soulevé le problème des cotisations à la sécurité sociale sollicitant la contribution du FCE pour mener une campagne de sensibilisation en direction des entreprises. Le ministre a révélé, également, que le gouvernement prépare la conclusion d'une convention bilatérale avec certains pays tels que la Turquie, le Portugal, l'Allemagne et la Chine. M.R.