S'il a mis en relief une baisse sensible des actes répréhensibles que ce soit dans le domaine du crime organisé, de la délinquance ou d'autres faits délictuels, le bilan des activités de la Gendarmerie nationale pour l'année 2015 a été révélateur du nombre d'opérations et d'interventions réalisées. A l'exemple de la restitution après enquête de 1 650 fusils de chasse (1 601 en 2001 et 49 depuis 2007 à ce jour). Cependant, force est de dire que ce sont les éléments de la brigade de gendarmerie chargée de l'environnement qui marquent ce bilan de leurs empreintes. Ce dernier a fait l'effet d'une bombe lors de la conférence de presse animée, hier, par le colonel Sarhoud commandant du groupement d'Annaba. Le fait que d'importantes surfaces agricoles de production de fruits et légumes et fourragères soient irriguées avec de l'eau d'oued gravement polluée par des pesticides et autres produits chimiques appelle à une intervention rapide. «Ce n'est plus une question de poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs. Il est indispensable de mettre les zones concernées, Berrahal-El Bouni-Sidi-Salem, en quarantaine pour éviter une catastrophe sanitaire», ont affirmé les spécialistes de la question environnementale. Ils répondent ainsi aux gendarmes qui ont fait un excellent travail de recherche et d'investigation. Chiffres, lettres et photos à l'appui, la partie relative aux atteintes à l'environnement exposée lors de cette conférence de presse est une véritable bombe. Les 300 cas d'infraction portant atteinte à l'environnement sont des faits prouvés. Même si le nombre des auteurs n'a pas été divulgué, il n'en demeure pas moins que sur le terrain, les populations de Annaba et celles des wilayas limitrophes (Tarf, Guelma, Skikda) s'inquiètent sérieusement. C'est qu'il se répète avec insistance que le lait en sachet d'un litre vendu à 40 DA (celui à 25 DA/l étant sciemment indisponible) est produit avec du lait à base d'herbe polluée aux pesticides. Le document émis par la gendarmerie d'Annaba ne précise pas l'origine de cette pollution. Bon nombre d'écologistes ont déploré le manque de cadres spécialisés dans ce domaine et d'un service chargé de ce dossier au sein de la wilaya. Ce qui a pour conséquence un handicap au processus de valorisation et de protection de l'environnement. L'officier chargé de l'environnement a survolé la question portant sur la gestion des déchets chimiques. Mais en produisant les photos des monticules de ces déchets jaunâtres dangereux pour la santé publique, il a attiré l'attention sur le sort des habitants des zones polluées. C'est dire que la vigilance des gendarmes n'a pas été prise à défaut tout au long de l'année 2015, et ce, dans tous les domaines. Pour preuve, la baisse très sensible des crimes et délits.