La Constitution sera certainement adoptée avant le lundi 08 février 2016. Elle consacre dans plusieurs de ses articles la protection des libertés dont les article 8- 9- 14, 17, 20, 31 ,32, 33, 36, 37, 38, 39, 41, 42, 45, 47, 52, 56, 57, 64, 70, 173-5. 273-7. Le grand problème, seront -ils appliqués sur le terrain ? Mais le plus important, ensuite, sera de faire face à la situation économique. 5.- Il s'agit là également de distinguer les acteurs internes des acteurs externes favorables aux réformes. L'objectif des acteurs internes favorables est de préparer la communauté nationale à un projet de société auquel elle n'est pas étrangère du fait même de son histoire, de sa culture et des luttes innombrables qu'elle a menées. Leurs actions prioritaires ont pour finalité: a- la poursuite du processus de désengagement de l'Etat de la sphère économique afin de lui permettre d'assumer plus efficacement son rôle de régulateur; b- l'adaptation de l'économie nationale aux contraintes de la globalisation par la maîtrise des coûts sociaux d'une mise à niveau trop longtemps différée; c-le rétablissement durable des équilibres budgétaires par la stabilisation macroéconomique; d-la préparation de l'environnement de l'investissement public et privé, devant démystifier tant le privé national qu'international, par la mise en œuvre des réformes de seconde génération dont la réforme des institutions par une réelle décentralisation, la réforme du système socio-éducatif et la réforme fiscale, douanière, du foncier bancaire, ce qui, il faut le souligner, représentent un enjeu capital pour la réussite de l'ensemble des réformes projetées. Quant aux acteurs internes défavorables, le redéploiement de leur stratégie passe notamment par: a- l'harmonisation du discours de l'ensemble des réseaux dans des opérations de désinformation comme les réformes vont de pair avec le bradage du patrimoine national; b- l'action en amont par leurs réseaux par le blocage de réformes structurantes de la société algérienne; c- la mise à profit des foyers de tension qui naîtraient de revendications sociales légitimes, tantôt la bonne, tantôt la difficulté financière de l'Algérie étant constamment mise en avant pour montrer le caractère insupportable de la situation sociale et économique des populations les plus fragiles. d- une très large diffusion des positions, en apparence séduisantes, d'adversaires nationaux ou étrangers aux réformes, mais en réalité pour protéger les intérêts de la rente. 6.-Quels sont les différents scénarios pour l'Algérie 2016/2020 ? Premier scénario: les conditions de l'échec sont réelles et réunies dans l'environnement juridique et économique algérien en raison du poids important de la bureaucratie centrale et locale renforcées par la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale et enfin les fortes pressions pour revenir aux pressions protectionnistes dans la mesure où la libéralisation prévue par tant par les accords avec l'OMC et avec l'Europe pour une zone de libre-échange détruisent une fraction de la rente. L'Europe porte également une responsabilité car en n'ayant pas respecté certains engagements pour un partenariat gagnant/gagnant, l'Accord d'association a favorisé le discours des rentiers, opposés aux réformes. Le second scénario serait le statu quo qui préparera les conditions de l'échec en imputant les conditions sociales actuelles (pauvreté et chômage) aux réformes, qui, malgré la stabilisation macro-économique, n'en sont qu'à leurs débuts (réformes microéconomiques et institutionnelles, enjeux des années 2016/2020), ou à des organes techniques alors que l'essence réside dans l'absence de volonté politique (neutralisation des rapports de force). Ce statu quo participera à un échec programmé et serait suicidaire pour le devenir de l'économie et de la société algérienne. Le troisième scénario concerne la réussite des réformes dont les conditions sont également contenues dans son environnement juridique, économique et politique. La démystification culturelle est importante, les rumeurs dévastatrices au sein de l'opinion n'étant que la traduction de la faiblesse du système de communication, surtout en Algérie où la voie orale est prédominante, amplifiée par les discours contradictoires de certains responsables. Une communication active par le devoir de vérité, s'appuyant sur des réseaux crédibles, la réhabilitation de la couche moyenne et d'une manière générale le savoir, ère du XXIe siècle, de l'entreprise concurrentielle, le devoir de justice sociale, dont le fondement est la démocratisation supposant la refondation de l'Etat, tenant compte de notre anthropologie culturelle sont fondamentales pour faire aboutir la réforme globale. En résumé, ne nous trompons pas de cibles pour paraphraser le langage militaire. Ce n'est pas une question d'âges pouvant trouver les conservateurs et les réformateurs au niveau de toutes les franges de la société mais d'une volonté politique de changement porté par des forces sociales pur le développement des libertés économiques, sociales et politiques. Dans l'histoire récente de l'Algérie, la question des réformes – quelles soienta économiques ou politiques – a donné lieu, en raison des enjeux qu'elles représentent, à l'élaboration de stratégies antagoniques qui œuvrent à la défense et à la promotion de ces dernières ou, au contraire, à leur blocage et, à défaut, à leur perversion ou à leur ralentissement. En bref, comme le rappelait avec justesse un grand économiste indien , prix Nobel , A.SEN il ne peut y avoir de bonne économie sans vraie démocratie. Aussi, après la révision de la constitution, c'est la dernière chance pour l'Algérie : soit réussir la réforme globale grâce à un gouvernement d'exception, ou aller vers l'épuisement du fonds de régulation d es recettes en 2017 et des réserves de change 2018/2019 avec l'inévitable retour au FMI et comme conséquence, d'inévitables tensions sociales horizon. (Suite et fin)