Des contacts ont été entrepris par la Caisse de sécurité sociale algérienne (Cnas) avec le groupe hospitalier turc Acibadem dans le but de conclure des conventions pour prendre en charge les patients algériens. Des discussions ont été engagées pour la prise en charge des malades dans le domaine de la chirurgie cardiaque pédiatrique et la radiothérapie, notamment. L'on apprend qu'il y a eu déjà un accord de principe après que la délégation algérienne représentant le ministère du travail a visité une série d'hôpitaux appartenant au groupe Acibadem. Pour les responsables turcs, les discussions sont en très bonne voie, en avançant la possibilité de procéder à la signature des conventions dans un proche avenir. Le groupe Acibadem Health qui dispose de 18 hôpitaux et de 13 cliniques spécialisées dotés des équipements de dernières générations, a accueilli à lui seul, 15 000 Algériens sur un nombre de 50 000 malades étrangers traités, durant l'année 2015. Certains malades algériens, qui ne sont pas forcément des personnes aisées, n'hésitent pas à solliciter les services hospitaliers turcs à titre privé en collectant de l'argent auprès de la famille, les amis et les proches pour se faire soigner. Les patients algériens sont traités souvent dans le domaine de l'oncologie, de la radiothérapie, l'hématologie et la chirurgie cardiaque pédiatrique. Bouazi Saïd de la wilaya de Biskra que nous avons rencontré sur place, a affirmé qu'il avait trop souffert en Algérie avec sa maladie, pratiquement de 2002 à 2006. «J'avais une cirrhose du foie, j'ai été soigné à l'hôpital Mustapha, mais je n'ai vu aucun résultat au fil des années.» Il a affirmé qu'il a commencé à chercher sur internet les solutions médicales à sa maladie et en faisant une comparaison des prix pratiqués à travers différentes structures de santé étrangères. «Et je suis tombé sur Acibadem ; j'ai opté pour une transplantation d'une partie du foie, un don de mon épouse.» Il poursuit : «J'ai fait l'opération pour 1,2 milliard de centimes en Turquie, avec mes propres moyens», dit-il en affirmant qu'il est revenu «aujourd'hui» pour un contrôle. La femme de B. Redouane est un autre exemple qui a choisi de se diriger vers la Turquie pour se soigner. Il précise sur place que sa femme souffrait depuis quelques années d'une tumeur de l'hypophyse. Elle soufrait constamment de la fatigue au point où elle perdait conscience parfois. «Elle avait laissé tomber son travail, elle trouvait du mal à s'occuper d'elle et de ses petits.» B. Redouane avait reconnu que le médecin traitant de sa femme à Constantine était à la hauteur et qu'elle avait tant soutenu sa patiente mais, faute de moyens, «on n'a pas pu diagnostiquer avec exactitude la maladie». «En Algérie on arrivait juste à situer approximativement le déséquilibre hormonal, le médecin nous a donc orienté vers le groupe Acibadem, compte tenu de la gamme étendue de services de diagnostic et thérapeutiques, dont il dispose, ainsi que des techniques médicales de pointe, de grandes infrastructures et des standards de soins médicaux accrédités par le JCI (Joint Commission International)». Le Constantinois Redouane a affirmé que sa femme s'est rendue en mai 2014 en Turquie et les médecins ont, en 3 minutes, détecté une tumeur de l'hypophyse. La patiente fut opérée et elle revient en Turquie chaque fois pour des contrôles. Son époux s'est dit satisfait des résultats obtenus et précise que les prix pratiqués sont 5 fois moins chers que ceux pratiqués ailleurs en Europe, notamment en France. Il a affirmé qu'il a été soutenu financièrement par sa famille, ses amis et ses voisins pour pouvoir soigner sa femme en Turquie. Il sollicite l'intervention de l'Etat pour permettre aux cas désespérés en Algérie d'accéder à des soins à l'étranger. Le groupe Acibadem Health, qui a déjà ses représentations en dehors de la Turquie notamment en Macedoine et en Irak, n'exclut pas d'éventuels investissements en Afrique, notamment en Algérie. «Il nous faut seulement quelques temps pour connaître les besoins de l'Algérie, de s'approcher davantage des autorités algériennes et de nouer des contacts avec le personnel médical», a précisé le directeur des relations internationales, Ilyas Benveniste. Le chef de service radiothérapie du groupe Acibadem, Enis Ozyar a affirmé, qu'il dispose 9 hôpitaux spécialisés dans la radiothérapie avec un matériel high-tech. Il utilise le pet-scan de dernière génération, où il y a augmentation de la précision des traitements pour apporter la dose efficace à la tumeur et au cancer sans léser les organes sains qui l'entourent. Il a également précisé qu'il adopte dans les hôpitaux de radiothérapie un système combiné en faisant de la radiothérapie et de la chimiothérapie en même temps pour éviter ainsi les déplacements incessants des malades. notamment en France. Acibadem emploie 2 600 médecins, 3 500 infirmières et 6 500 administratifs. Il fournit des diagnostics et des traitements complets en employant des professionnels de la santé parmi les plus qualifiés et utilise des équipements à la pointe de la technologie et aux normes d'accréditation Medicare de la JCI. Une référence pour de nombreux traitements complexes (traitement du cancer, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie cardiovasculaire, greffes).