La Turquie s'est lancée, depuis quelques années, dans le tourisme médical. Modernisation des hôpitaux, ouverture au secteur privé... Une marche forcée qui a grandement contribuer à faire du pays d'Atatürk une destination de choix pour les soins. Le groupe hospitalier Acibadem, qui gère 17 centres hospitalo-universitaires est un exemple de ce développement tous azimuts. C'est ce qu'a constaté une délégation de journalistes algériens invités par le groupe. La visite aux différentes structures du groupe a été caractérisée par plusieurs conférences animées par d'éminents professeurs du secteur de la santé. Ces derniers ont présenté leurs expériences dans la prise en charge des malades depuis l'acceptation de leur dossiers médicaux, en passant par leur hospitalisation jusqu'à la fin du traitement. Professeur en neurologie à Acibadem, Selçuk Yûcel a évoqué la neuro-pédiatrie. Spécialiste en chirurgie réparatrice des déformations génitales, il a rappelé que l'utilisation de la médecine robotique lors des interventions assure le succès et réduit la durée de l'hospitalisation. « Cette technique régule tous les problèmes liés à la procréation et permet une chirurgie adaptée y compris pour la prostate et l'incontinence urinaire chez la femme », a-t-il dit. Dans ce contexte, il a souligné qu'une moyenne de 15 cas ont été opérés en 2015, parmi eux des Algériens. Idem pour les greffes hépatiques. Le professeur Remzi Emirulu, chef du département de transplantation d'organes, s'est félicité du fait que son pays est classé deuxième au monde après le Japon dans ce domaine. Selon lui, plus de 400 patients ont été greffés du foie alors que 350 cas ont bénéficié d'une greffe rénale. « Les patients étaient de différentes nationalités », a-t-il relevé. Sur la question relative au don d'organes, celui-ci a indiqué que les opérations chirurgicales effectuées ont été réalisées sur des donneurs vivants. « Seuls les résidents turcs ont le droit de bénéficier d'une greffe dont le donneur est un cadavre », a-t-il précisé. Favoriser la formation pour les médecins et les étudiants algériens Au département cardio-infantile, le professeur Cafer Tayyar Sarioglû, chef de service, a fait savoir que 10.000 patients bébés ont été opérés dont 3.000 étrangers. Sur un bilan établi sur quatre années, il a été enregistré un taux de mortalité de 3%. « Le taux de décès est inférieur à celui enregistré dans les autres hôpitaux européens qui enregistrent une mortalité entre 7 et 13% », s'est-il félicité. Il a annoncé qu'un programme académique a été lancé en partenariat avec l'Egypte et qui a permis d'opérer 220 patients entre 2012 et 2015. En ce qui concerne l'Algérie, il a précisé que l'accord signé il y a quelques mois avec la Cnas va couvrir ce genre d'intervention et permettre aux enfants algériens souffrants d'anomalies congénitales de bénéficier d'une prise en charge à Acibadem. Et de poursuivre : « Nous souhaitons un partenariat avec l'université algérienne. Le dialogue qui est actuellement en cours porte sur un échange d'expériences notamment la prise en charge du volet formation en faveur des professeurs algériens sur les nouvelles pratiques chirurgicales à Acibadem », a-t-il ajouté. Les négociations en cours portent également sur le plan de l'équivalence des diplômes. « Nous sommes également ouverts pour la formation des étudiants algériens », a-t-il précisé.