Abdelkrim Kerroum est né le 25 mars 1936 à Saïda, il a débuté le football très jeune au poste de milieu de terrain, il a su séduire par sa finesse, son audace et son efficacité ainsi que son remarquable sens du jeu, sa technique hors-pair compensait une morphologie d'apparence très frêle. Abdelkrim Kerroum était un joueur d'instinct au volume de jeu impressionnant, au crochet court décisif, sachant éviter les contacts. Abdelkrim Kerroum possédait un talent exceptionnel, un surdoué de la balle ronde qui avait débuté le football très jeune au MC Saïda et avait côtoyé de grands footballeurs à l'image de Said Amara, un autre natif de la localité et ceux qui ont fait la grandeur de l'équipe. Doté d'une d'une frappe de balle, d'une pureté exceptionnelle, Abdelkrim, malgré sa petite morphologie et sa technique de jeu en mouvement savait être à l'occasion physique. Après avoir fait les beaux jours du MC Saïda, il quitte sa ville pour aller jouer comme professionnel à Séte (France) dans les années 1959 à 1960 avant de rejoindre l'AS Troyes savinienne où il devient une pièce maîtresse et un titulaire indiscutable dans le championnat français. Abdelkrim Kerroum n'a pas hésité à rejoindre l'équipe du Front de libération nationale à Tunis en 1958 avec une grande fierté et un bonheur immense d'être un digne ambassadeur de la cause algérienne au meme titre que les Rachid Mekhloufi, Maouche Mohamed, Abdelhamid Kermali, Brahimi Said, Bentifour Abdelaziz, Boubekeur Abderahmane, Doudou, Ali Benfeddah, Bouchache Hocine, Amara Saïd, Abdelhamid Zouba et des dizaine d'autres. Abdelkrim Kerroum, l'enfant chéri de Saïda était un grand stratège qui a été propulsé au poste de milieu de terrain qui lui allait très bien et où il s'éclata grâce à sa clairvoyance dans l'entre-jeu, dont il était devenu le relayeur indispensable pour mener à bien les offensives du Mouloudia club de Saïda finesse, il avait fait partie de la glorieuse équipe de la liberté drivée par Mohamed Boumezrag et de celle de l'indépendance post-indépendance. Abdelkrim Kerroum était pourvu d'un bon dribble avec une finesse dans la touche de balle, il traversa une période de progression constante qui avait permis aux responsables du Front de libération nationale pour lui faire appel à rejoindre la formation qui allait représenter la cause algérienne à travers divers pays du globe. Il faisait partie de ces meneurs de jeu, doués techniquement et tactiquement aux déroutants déboulés vifs, incisifs et qui savaient perturber les défenses adverses, en les provoquant balle au pied. Quel dommage que les Algériens n'aient pas vu à l'œuvre d'Abdelkrim Kerroum, le footballeur qui a émerveillé la formation de Séte puis de l'AS Troyes et avec lesquelles il a laissé son empreinte. Un de ses coéquipiers de Séte l'a décrit : «En ville lorsque nous sortions, c'est un ange, mais sur un terrain c'est un véritable démon», car tout le long d'une rencontre, à chaque fois qu'il est en possession du ballon, il n'arrête pas de faire tourner en bourrique ses adversaires. Et tous ne se privent pas de le pousser à se débarrasser du ballon et ils y arrivent très difficilement pour la simple raison que le ballon lui colle au pied, il est insaisissable. L'AS Troyes n'a pas pu se priver de son talent et de ses dribbles déroutants et les plus grands clubs français cherchent à l'acquérir mais son esprit est ailleurs car mentalement, il est déjà avec l'équipe de la liberté qui lui apportera l'honneur et la dignité à défaut d'un joli pactole, car comme ses coéquipiers professionnels algériens qui devaient rallier la Tunisie, ils ont choisi la patrie plutôt que la richesse offerte par divers clubs de France. Une fois l'Algérie indépendante, Abdelkrim Kerroum rentre au pays, où il signe avec le Mouloudia Club de Saïda, l'équipe de sa ville natale dans laquelle il retrouve Saïd Amara pour remporter ensemble une Coupe d'Algérie. Le duo Khabatou-Ibrir l'ayant remarqué le sollicite pour occuper l'entre-jeu avec les «Vert et Blanc». Il eu l'immense plaisir d'avoir fait une carrière professionnelle en France, puis celle d'avoir porté les couleurs de l'équipe de la liberté et celle des vert et blanc de l'équipe nationale post-indépendance puis il terminera sa carrière comme entraîneur joueur à Mohammadia, un club de la régionale ouest. Il joua son premier match officiel international à l'âge de 27 ans et 8 mois à Alger en date du 1er novembre 1963 contre la Yougoslavie avec les entraîneurs Ammi Smaïl Khabatou et Ibrir et sa dernière rencontre à l'âge de 28 ans et 9 mois à Alger le 8 décembre 1964 contre la Chine avec le coach Ibrir. Abdelkrim Kerroum a porté le maillot national plus de trois fois et a participé à divers matches amicaux. Voilà un footballeur algérien qui n'a jamais triché avec son pays qu'il a servi avec amour, fidélité sans rien demander en contre partie. C'était le choix du cœur...