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Rapport accablant de la LADDH sur les essais nucléaires au Sahara
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 02 - 2016

Cela fait déjà 20 454 jours, soit 56 ans, plus d'un demi-siècle, que la France coloniale a fait exploser dans le Grand Sud algérien sa première bombe atomique.
L'armée française réalisa donc les premiers essais nucléaires au Centre saharien d'expérimentations militaires (CSEM), situé dans la région de Reggane. Reggane, cette commune de la wilaya d'Adrar en Algérie, située au nord du désert du Tanezrouft. Le territoire de la commune se situe au sud de la wilaya d'Adrar. La ville de Reggane est située à 135 km à vol d'oiseau au sud-est du chef-lieu de la wilaya d'Adrar et à 145 km par la route.
Il y a exactement 56 ans quand les autorités françaises ont procédé aux premiers essais nucléaires en Algérie au détriment de la faune et la flore. En effet, 4 essais y ont officiellement eu lieu dont le premier et le plus puissant «Gerboise bleue», atteignit 70 kTonnes soit 4 fois la puissance de la bombe d'Hiroshima. Cette dernière a été faite à la base de l'uranium 235 d'une puissance de 15 kilotonnes, surnommée «Little Boy».
La région de Reggane était inhabitée à cette époque en raison de son climat désertique chaud, c'est l'un des points les plus chauds du globe, les retombées radioactives du premier essai nucléaire français dans le Sahara algérien ont été beaucoup plus importantes que celles admises à l'époque, selon les experts français eux-mêmes.
À cette l'occasion, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) attire l'attention de l'opinion publique nationale et internationale afin qu'ils prennent connaissance sur l'ampleur des expériences nucléaires durant la période allant de 1960 à 1966 en Algérie et des effets néfastes qui persisteront à nuire et qui se transmettent malheureusement de génération en génération.
Dans un communiqué qui nous est parvenu par le membre du bureau national chargé des dossiers spécifiques de la LADDH, M. Houari Kaddour dresse un tableau noir sur le dossier qui, selon lui, ne fait que traîner. «L'Etat algérien a tourné le dos aux victimes des essais nucléaires effectués par la France en Algérie. Et pour preuves, les habitants du Sud algérien avouent que les victimes des explosions nucléaires de Reggane, n'ont pas besoin qu'on parle d'eux uniquement chaque 13 février, pendant que la France commémore chaque année l'anniversaire de son accession au cercle fermé des puissances nucléaires militaires.
Ces pauvres victimes continuent à souffrir quotidiennement, incognito et dans l'indignation totale de reconnaissance des effets fatals des radiations sur leur santé et sur l'environnement», lit-on dans l'incipit du rapport. Le rapport revient sur la genèse et sur le volet historique des essais nucléaires. C'est entre le 13 février 1960 et le 25 avril 1961, que la France a réalisé quatre essais nucléaires dans l'atmosphère au-dessus du polygone de tir de Hammoudia. Les noms de code de ces essais furent Gerboise bleue, Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte.
Pour rappel, La gerboise est un petit rongeur vivant sur les sols sablonneux du désert. Le 13 février 1960, Gerboise bleue développa une énergie équivalente à 4 fois celle de la bombe d'Hiroshima. Le tir du 1er avril 1960, Gerboise blanche, fut tiré sur un socle de béton au niveau du sol à une distance très excentrée des installations principales des points zéro. Les deux autres tirs aériens furent tirés au sommet d'une tour métallique d'environ 50 mètres de hauteur.
Ce n'est pas tout mais encore moins car les précautions prises pour la protection des personnels militaires et des habitants des palmeraies voisines ont été très sommaires, voire inexistantes. «Quelques documents estampillés «secret» permettent d'avoir une idée du mépris des autorités militaires à l'égard de leurs hommes. On peut constater que pour les populations sahariennes de Reggane (environ 40 km de Hammoudia) et quelques palmeraies encore plus proches des points zéro, la protection était nulle. Aucun abri ou autre bâtiment n'ont été construits pour ces populations, tout aussi bien pour les personnels militaires de la base de Reggane Plateau ou les quelques dizaines de militaires et civils qui restaient sur la base de Hammoudia pendant les tirs», révèle la LADDH dans le rapport.
Pis encore quand on apprend que tous les tirs aériens de Reggane ont également permis d'étudier la résistance des matériels militaires (avions, véhicules, parties de navires...) à une explosion nucléaire. Des expériences de type «biologique» ont également été pratiquées sur des animaux (rats, lapins, chèvres) disposés à diverses distances du point zéro. D'autres ont été réalisées sur des mannequins sur lesquels étaient disposés des capteurs de radiations. Les dégâts sont donc de taille ; les essais laissent encore leurs séquelles sur le faune, la flore, l'homme et même la terre.
Aucun scrupule n'a secoué les consciences des militaires malgré leurs connaissances des risques et traumatismes majeurs encourus par une population si proche de l'épicentre, ayant déjà une idée après les centaines de milliers de victimes à Hiroshima et Nagasaki. Au contraire, selon les nombreux témoignages, «ces militaires ont poussé la barbarie à l'extrême en exposant 40 000 habitants entre sédentaires et nomades, éparpillés par communautés d'au moins 150 prisonniers algériens auraient servi de cobayes».
L'objectif «scientifique» étant de voir les effets des radiations sur ces cobayes humains, contredire les déclarations officielles des différents responsables français. Selon eux, «les régions où les essais nucléaires français ont eu lieu ne connaissaient aucune espèce de vie démontre que le représentant français auprès des Nations unies (ONU) a menti à l'opinion publique internationale en 1957 lorsqu'il a déclaré que la France allait effectuer tous ses essais nucléaires dans des zones sans vie».
Les effets des essais nucléaires, atmosphériques à Reggane et souterrains à Tamanrasset, continuent à se faire ressentir avec des pathologies caractéristiques des radiations. C'est pourquoi, la LADDH pose trop de questions encombrantes sur le tabou qui a entouré le dossier et de nombreux points obscurs de l'histoire des essais nucléaires en Algérie.
La LADDH estime qu'il incombe à la France toute la responsabilité des séquelles de ces crimes nucléaires, malgré ses tentatives, par tous les moyens, d'imposer le black-out médiatique sur le dossier, prétextant, d'un côté, l'incompétence de la communauté internationale à traiter cette question et, de l'autre, en entourant le sujet de confidentialité et en dressant des obstacles à l'accès des chercheurs aux documents et archives français. Pour la Ligue, il est temps pour l'Algérie d'utiliser ses armes juridiques pour arracher son droit à la France.


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