Impossible qu'il y ait un faire-play du fait qu'on se trouve à un carrefour stratégique qui va dessiner l'avenir. Fatalement, la légitimité historique prépare celle qui lui sera substituée. De quelle nature sera cette transition ? Aucune certitude, pour le moment sur la phase de transition. Il y en a qui disent que nous n'allons pas entrer dans une phase de transition et pourtant, il s'agit bien d'une transition puisque la fin de la légitimité historique sera une réalité. La légitimité prochaine ne pourra pas se faire dans le même système. Pas les mêmes repères. D'abord pour le pouvoir, c'est le désastre stratégique. Le désastre provient de l'intérieur du pouvoir. Quand on dit pouvoir, ce sont tous les régimes qui se sont succédé. Celui-ci a toujours investi dans l'homme, l'un des siens au détriment de l'institution. Les hommes fidèles sont eux-mêmes des institutions, surtout quand ils en sont à la tête de celles-ci. Il n'y a pas de wilaya, il y a des walis. Il n'y a pas de ministères, il y a des ministres. Il n'y a pas de mairies, il y a des maires. C'est ça la nature du système, selon l'opposition. Comment aborder l'avenir ? Dans l'apaisement et la sérénité ? Certainement que non. Il y a une détermination du pouvoir qu'incarne le Président. Il y a une détermination du mouvement d'opposition, dont on ne sait pas qui l'incarne.. On dit que le système (ou le Président, ou alors le camp dit présidentiel) va s'accrocher pour sauver l'équipe quitte à sacrifier le pays, ou plutôt le peuple. C'est ce que pense à son tour le pouvoir de l'opposition. Lors des émeutes de la période dite des aarchs, le système a préféré garder en poste son ministre de l'Intérieur plutôt que de donner une chance aux jeunes de rentrer chez eux.