La production pharmaceutique locale couvrira 65 à 70% de la demande nationale, d'ici la fin 2016, a assuré, mardi à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. «Je n'ai pas cessé de dire que d'ici la fin de l'année 2016, nous atteindrons le seuil de la couverture nationale en production pharmaceutique de 65% à 70%», a-t-il déclaré lors d'un point de presse, au terme de sa visite à la société des Industries médicochirurgicales (IMC) de Rouiba. Cette société privée fabrique, en particulier, les consommables courants (seringues, lignes de perfusion et de transfusion, kit pour hémodialyse et autres abords vasculaires) destinés entièrement aux besoins hospitaliers. M. Boudiaf a indiqué que la réussite d'une entreprise algérienne (publique ou privée) le réconfortait dans la vision et la projection de son département pour ainsi aller de l'avant pour non seulement couvrir la demande nationale mais également aller au-delà, pour acquérir «notre place» sur le marché international. «La spécificité de cette unité est que ses exportations touchent des pays européens, très développés, ce qui signifie que notre production est d'excellente qualité», a-t-il dit, ajoutant que «le continent africain notamment est vierge et c'est aux investisseurs algériens d'aller le conquérir». Le ministre de la Santé a indiqué que son département encourageait le secteur de la production pharmaceutique qui compte 80 unités de production travaillant avec une cadence «forte» et une qualité «supérieure», ajoutant que ce secteur allait dépasser les 150 unités. Les 80 unités de production assurent actuellement quelque 45% des besoins nationaux en matière de médicaments et produits pharmaceutiques, selon les chiffres du Conseil de l'Ordre des pharmaciens. Interrogé sur les difficultés rencontrées par les producteurs lors de l'exportation de leurs productions, M. Boudiaf a rappelé la décision du Premier ministre pour la création d'une commission pour étudier et faciliter l'accompagnement des producteurs nationaux dans l'opération d'exportation. Il a, dans ce sillage, ajouté qu'il n'y avait pas de différence entre le secteur public et privé, précisant qu'«on n'a pas deux systèmes mais un seul système, qui est mis au service exclusif et à l'intérêt du malade». «Il y a une volonté des producteurs et une volonté politique des autorités de travailler dans ce secteur avec pour objectif de réduire la facture de l'importation», a-t-il assuré, affirmant que cette réduction «ne se fera jamais au détriment du malade». La société des Industries médico-chirurgicales, par abréviation I.M.C, créée en 1991, participe depuis plus de vingt-cinq ans au développement de l'industrie pharmaceutique algérienne, elle est considérée comme l'une des pionnières en la matière et la première industrie pharmaceutique algérienne dont la production est entièrement dédiée aux besoins hospitaliers. Cette spécificité hospitalière a fait que l'autorité de santé considère I.M.C comme un partenaire privilégié et stratégique à même de sécuriser l'approvisionnement des hôpitaux pour la gamme qu'elle fabrique en particulier les consommables courants (seringues, lignes de perfusion et de transfusion, kit pour hémodialyse et autres abords vasculaires). Au début des années 2000, l'entreprise a investi lourdement dans la fabrication des solutés massifs (sérums salés et glucosés, ringer lactate, sérum de réhydratation, électrolytes etc.), IMC couvre actuellement près de 50% de la demande hospitalière en solutés massifs et ambitionne de devenir, à fin 2015, grâce à un nouvel investissement en cours de réalisation, le principal fournisseur de sérums salés et glucosés. L'entreprise sise à Rouiba est constituée de deux unités de fabrication, la première est dédiée aux dispositifs médicaux tandis que la seconde est spécialisée dans la fabrication de médicaments injectables et solutés massifs. Un laboratoire de contrôle de la qualité s'assure du respect des normes de fabrication et procède conjointement avec le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques à la libération des lots de fabrication. L'effort consenti par IMC en matière de respect des normes internationales a été couronné par l'obtention de trois certificats majeurs : ISO 9001-2008, ISO 13485 et marquage CE. Assurant également la commercialisation d'équipements médicaux, IMC dispose d'un département de service après-vente chargé d'assurer la formation des utilisateurs, l'installation du matériel et la maintenance préventive et curative dans tous les centres hospitaliers y compris ceux situés dans les zones les plus éloignées du sud du pays.