A l'occasion de la journée arabe des droits de l'Homme, le rectorat de l'université Djilali Bounâama de Khémis Miliana en collaboration avec la sûreté de wilaya (SW) d'Aïn Defla a organisé, mercredi dernier une journée d'étude sur les droits de l'Homme et ce, pour célébrer la journée coïncidant avec le 16 mars de chaque année. Pour rappel, c'est en 1994, que les pays arabes ont créé la première charte des droits de l'Homme. «La sécurité humaine et les droits de l'Homme à la lumière de l'évolution des politiques de sécurité» est le thème principal autour duquel les conférences et interventions de la journée ont été orientées. Les travaux de la journée ont été lancés conjointement par le professeur Mohamed Bezzina, recteur de l'Université de Khemis Miliana et le commissaire divisionnaire M. Baghdadi, chef de sûreté de wilaya d'Aïn Defla. La journée d'étude a été marquée par la présence de Mme Fellah Anissa, vice-rectrice chargée de la formation supérieure des premier et deuxième cycles, la formation continue et les diplômes, et la formation supérieure de graduation, des doyens de facultés, des enseignants chercheurs ainsi que des cadres et fonctionnaires de police relevant de la même sûreté de wilaya. La sécurité humaine et la police de proximité étaient au centre des conférences-débats. C'est sous le slogan «La police de proximité, un outil pour concrétiser les principes des droits de l'Homme» que les cadres de police relevant de ladite SW ainsi que les chercheurs de l'université ont axé leurs conférences et interventions. En effet, la première conférence a été donnée par le Dr. Titaoiuni El-Hadj, enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication. La teneur de la conférence a porté sur «les dimensions de la sécurité humaine». Cette sécurité humaine «n'est plus qu'un simple concept, la sécurité humaine recèle des approches et des outils nouveaux qui sont mis à la disposition de la communauté qu'elle soit à l'échelle nationale ou internationale», précise le conférencier. Et d'ajouter «l'importance grandissante qu'elle présente aujourd'hui dans les relations humaines, appelle une clarification de son sens réel.» La deuxième conférence dont le thème est «Les aspects des préjugés à l'encontre des droits de l'Homme et l'impact sur la sécurité humaine» a été donnée par le Dr. Belhadj Tahar Mohammed, enseignant- chercheur à la faculté de droits et des sciences politiques de la même université. L'intervention a été suivie avec beaucoup d'intérêt par les fonctionnaires de police présents ainsi que les étudiants. «Les aspects possibles de la convergence entre la sécurité humaine et les droits de l'Homme en vertu de la politique de sécuritaire en Algérie : exemple de la proximité de la police algérienne» était le thème de l'intervention du commissaire de police Aïssani Mohammed en sa qualité d'inspecteur de wilaya des services de police de la SW d'Aïn Defla. L'intervenant a mis l'accent sur les missions et les réalisations de la police de proximité. Cette section de police veille, fait-il valoir le conférencier, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l'ordre public et à la tranquillité publique ainsi que la délinquance. En Algérie, l'objectif principal poursuivi par la création de la police de proximité semble résider dans la volonté du pouvoir politique de juguler le «sentiment d'insécurité», subsidiairement de prévenir et réduire la délinquance, d'où l'idée de transformer l'image de la police nationale afin de favoriser ses rapports avec la population au plus près, selon le commissaire Aïssani. La police de proximité favorise et consolide la concrétisation de la notion de «vivre ensemble». Bellahcène Abdelwaheb, commissaire de police, chef de service de wilaya de la police judiciaire par intérim argumente et vulgarise «Les nouveaux et récents amendements au code de procédure pénale et les mesures de sa consécration aux principes des droits de l'Homme». Selon le commissaire Bellahcène, Le nouveau code de procédure pénale "conforte les fondements de l'Etat de droit et protège les libertés individuelles et collectives", a-t-il estimé lors de son intervention. Et de poursuivre que les nouvelles dispositions du code de procédure pénale « créent un équilibre entre la protection des droits des individus et la responsabilité d'assurer l'ordre». Dans le même sillage, est intervenu M. Salah Touahri, conseiller juridique de l'association de la promotion de la citoyenneté et des droits de l'Homme dont le siège est à Aïn Defla. L'intervenant a tenté de vulgariser certains termes juridiques et les nouvelles mesures contenues dans le nouveau code de la procédure pénale. Le conseiller juridique a souligné que la procédure pénale n'est que le lien entre l'infraction et la peine, par le biais de phases intermédiaires et nécessaires portant sur la constatation des infractions, le rassemblement des preuves, la poursuite des auteurs, et leur jugement par la juridiction compétente. Les travaux de la journée se sont clôturés dans l'après-midi du mercredi, par la formulation de trois recommandations qui doivent désormais servir à la fois ce corps constitué qu'est la police, l'université et la population. Il faut noter que les conférences données ont suscité un débat riche en idées et en propositions qui aideraient la société algérienne à participer à la sécurité humaine. La question des droits de l'Homme a suscité également de nombreuses questions notamment de la part des étudiants présents, qui ont alimenté un débat riche à l'issue de chaque conférence donnée. Trois recommandations ont été formulées conjointement par la police et les enseignants-chercheurs À l'issue des échanges fructueux entre les chercheurs, les étudiants et les cadres de police, les trois recommandations sorties de cette journée ont été lues lors de la clôture de la séance plénière de la clôture. Les recommandations formulées conjointement par le comité mixte composé des enseignants-chercheurs de l'université de Khémis Miliana et les cadres de la SW d'Aïn Defla. La première recommandation a insisté sur l'encouragement de l'adhésion et la participation de la société civile dans divers aspects de la sécurité humaine comme un droit humain inhérent au citoyen, tout en incitant la population à la création d'associations concernées par cette question. Les membres du comité ont recommandé l'organisation des rencontres et des journées d'étude entre les universités algériennes et les divers instances et organes de sécurité dans le but de sensibiliser à la gravité des conflits internes entre les individus et les groupes en qualifiant ces derniers par les premières victimes de ces conflits qui se transforment ultérieurement en crises économiques, environnementales, psychologiques, sociales voire politiques. Quant à la troisième recommandation, on propose l'ouverture des spécialités en master et en doctorat, qui s'intéressent à la «sécurité humaine et la mondialisation » car la problématique en question a des dimensions complexes et une grande envergue. Les cadres des deux institutions s'échangent les cadeaux symboliques À l'issue des travaux de la journée d'étude, le recteur de l'université de Khémis Miliana a remis des attestations honorifiques ainsi que des cadeaux symboliques aux cadres de polices intervenants. Par ailleurs, les services de la SW d'Aïn Defla ont honoré le recteur de l'université, le Pr. Bezzina Mohamed en l'occurrence, en signe de reconnaissance à ses efforts fournis, à sa coordination et surtout sa collaboration pour réussir la journée. Les mêmes services ont honoré les enseignants-conférenciers pour leurs contributions fructueuses aux travaux et la réussite de la journée.