N'ayant pas d'autres alternatives pour se faire entendre par les autorités, voire les élus, les administrés de plusieurs régions de la wilaya de Chlef ont mené, durant la semaine écoulée, des actions qui ont entravé la libre circulation des automobilistes ainsi que celle de simples citoyens. Les actions de protestation se sont intensifiées, jeudi dernier, notamment à Bocaâ Chorfa dans la périphérie sud-ouest de la ville de Chlef à la bourgade de Douaouiche dans la commune de Oued Sly, à 13 km à l'ouest de Chlef. Les premiers contestataires ont bloqué la route menant vers le centre-ville de Chlef, deux fois en l'espace d'une semaine. Les principales doléances sont la réfection de la chaussée et des trottoirs et le réaménagement de la seule école primaire dont l'état ne cesse de se dégrader. Aussitôt informé, Mohammed Teguia, maire de la commune de Chlef, s'est dépêché sur les lieux pour rassurer les contestataires, en vain. Ils réclament la présence du wali. «Aucune promesse n'a été tenue. Ils ont fait miroiter plusieurs projets de développement depuis belle lurette, mais rien n'est fait. La bocaâ se ruralise dans le mauvais sens» accusent ces contestataires qui pointent du doigt les élus locaux. Et d'enchaîner : «C'est la seule école primaire qui date des années 70, nos enfants sont scolarisés dans des conditions difficiles. Des murs érodés, des plafonds dont l'étanchéité fait pleinement défaut, une cour boueuse... A quand cette ignorance, cette marginalisation ? Pour les autres axes routiers, c'est la RN4, à proximité de la cimenterie de Chlef, que les protestataires ont bloqué la circulation sur ce tronçon de route. Ils réclament des projets de développement qui leur permettront de se soustraire au chômage dans lequel ils vivent depuis très longtemps. Après l'intervention des forces de sécurité anti-émeutes, la voie fut rouverte mais celle de l'autoroute fut immédiatement investie par les protestataires. Là, ce sont les gendarmes qui sont intervenus pour rouvrir l'autoroute à la circulation. Les citoyens usent de tous les moyens pour se faire entendre : blocage des routes, menace de suicide... est-ce une mode ? Un nouveau moyen d'expression populaire ? Ou une ruse pour faire de la pression sur les autorités et élus afin de satisfaire leurs revendications même si elles s'avèrent exagérées ? Les protestataires réclament la présence du premier responsable de l'exécutif, le wali, pour lui remettre et soulever leurs revendications en ayant considéré que les élus locaux sont incompétents de les satisfaire. Les habitants en colère réclament l'amélioration de leurs conditions de vie par la mise en place de programmes de développement, notamment, à l'instar des routes, l'eau et le logement. Et c'est toujours un élu ou un administrateur qui se déplace sur les lieux des manifestations à la rencontre des habitants exaspérés auxquels il promet de transmettre leurs préoccupations au wali afin de les prendre en charge dans l'immédiat. Même moyen d'expression et ce sont les éternelles promesses. Des engagements, comme toujours... rien en vue.