Dans l'objectif de lutter contre la contrebande à la frontière algéro-tunisienne, les deux administrations douanières des deux pays envisagent de créer un poste frontalier commun pilote, a déclaré, hier à Alger, le directeur général des Douanes, Kaddour Bentahar. Ce dispositif, selon le DG des Douanes, va renforcer la lutte contre la criminalité économique transfrontalière, c'est pour cela que «nous avons proposé à nos homologues tunisiens, la création d'un poste frontalier mixte regroupant nos deux administrations douanières», a-t-il expliqué dans ses déclarations à la presse en marge des travaux du comité mixte de coopération douanière algéro-tunisienne. Le phénomène de la contrebande par les frontières de l'est de l'Algérie a connu «une évolution spectaculaire, durant les dernières années, du fait de la conjoncture qu'ont connue les pays voisins. Cette situation a eu des effets néfastes sur les économies des pays concernés», a souligné le même responsable. Pour contenir ce fléau et avoir une meilleure coordination douanière bilatérale, il serait utile de créer un poste frontalier mixte pilote, a argumenté le patron des Douanes algériennes. De son côté, le directeur des Douanes tunisiennes, Adel Ben Hassen, a affirmé que son administration est disponible pour intensifier la collaboration avec l'administration douanière algérienne. «Les événements que nous avons connus en 2011 ont entravé le bon fonctionnement de nos administrations publiques. Ce qui nous a créé des problèmes avec des pays voisins. La difficulté de délivrer les certificats d'origine constitue un exemple de ces problèmes», a souligné le responsable tunisien. Cette réunion, a-t-il poursuivi, vise à lever les contraintes entravant la coopération bilatérale dans tous les domaines à travers plus d'harmonisation entre les deux administrations douanières. A cet effet, il a indiqué que les Douanes tunisiennes ont entamé une modernisation de leurs infrastructures et une mobilisation des financements nécessaires pour permettre la création d'un poste frontalier pilote regroupant les services douaniers des deux pays. Sur un autre volet, le responsable tunisien a affirmé que les Douanes de son pays ne sont pas responsables des contraintes rencontrées particulièrement par les exportateurs algériens qui peinent, parfois, à accéder au marché tunisien en raison des barrières douanières qui leur sont imposées. Il a expliqué que les Douanes tunisiennes ne font qu'«appliquer les lois relevant des différents départements ministériels». La frontière algéro-tunisienne compte actuellement 9 postes frontaliers des Douanes algériennes : quatre à Annaba, quatre autres à Tébessa et un à Ouargla.
