La communauté internationale continue à apporter son soutien au gouvernement d'union nationale en Libye en lui promettant de l'aider notamment à instaurer son autorité nécessaire pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans un pays miné par les violences depuis près de cinq ans. Depuis son arrivée dans la capitale libyenne Tripoli, le 30 mars, le gouvernement d'union dirigé par Faiz al-Sarraj, ne cesse de recevoir le soutien de plusieurs pays dont la France et l'Allemagne, qui se sont engagées à aider le nouvel exécutif libyen à sortir le pays du chaos. Ainsi, les chefs de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier et française Jean-Marc Ayrault ont rencontré, samedi à Tripoli, Faiz al-Sarraj, dans la base navale lui servant actuellement de quartier général. Les deux chefs de diplomatie ont affirmé "la détermination de leurs gouvernements à apporter tout leur concours au gouvernement d'unité nationale pour l'aider à rétablir la sécurité, à lutter contre le terrorisme et à offrir des services publics bénéficiant à tous les Libyens", selon un communiqué conjoint. M. Ayrault a insisté sur l'urgence de "la formation des forces de police et militaires" libyennes, et souligné que son pays était disposé à aider le gouvernement d'union à ce sujet. "Il y a un besoin de les entraîner peut-être hors de la Libye au début, et c'est ce dont nous parlerons lundi", a déclaré pour sa part M. Steinmeier, en référence à une réunion des ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères pour notamment discuter d'une éventuelle mission d'assistance à la police et aux gardes-frontières libyens. Faiz al-Sarraj a, quant à lui, affirmé qu'il y aurait une coopération avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, mais a-t-il répété, son gouvernement n'est "pas dans l'attente d'une intervention internationale". La visite des ministres allemand et français a été précédée mardi par celle de leur homologue, italien Paolo Gentiloni, qui avait, lui aussi, affiché le soutien de Rome "au gouvernement d'union nationale et son Conseil présidentiel". La visite de M. Gentiloni dans la capitale libyenne fait suite aussi aux déplacements des ambassadeurs de France, d'Espagne et du Royaume Uni à Tripoli. Ils sont les premiers ambassadeurs européens à être revenus en Libye depuis la décision des pays de l'Union européenne de fermer leurs missions durant l'été 2014, lorsque le pays s'est retrouvé avec deux "gouvernements" rivaux après la prise de la capitale par une coalition de milices. Session cruciale lundi du Parlement de Tobrouk Le déplacement à Tripoli de MM. Steinmeier et Ayrault est intervenu également deux jours avant une session cruciale du Parlement libyen basé à Tobrouk dans l'est du pays qui doit décider d'accorder ou non sa confiance au nouveau cabinet d'union. Le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, et le vice-président, Mohamed Ali Choueb, ont convenu "d'une séance le 18 avril pour un vote de confiance, qui sera retransmise en direct" à la télévision, avait indiqué le parlementaire Ali Tekbali. A plusieurs reprises, le Parlement reconnu n'a pu, faute de quorum, tenir un vote de confiance sur le gouvernement d'union nationale, issu d'un accord politique signé fin 2015 sous l'égide de l'ONU. Selon l'accord conclu entre M. Saleh et Choueb, le chef du gouvernement d'union libyen et ses adjoints doivent assister à la séance de lundi qui se déroulera sur la base d'"un vote sur chaque nom du gouvernement et non sur la totalité du cabinet", a indiqué M. Tekbali. "Si 40 députés s'opposent à un ministre, il est écarté et si six ministres sont écartés, le gouvernement est censuré", a-t-il ajouté. Le gouvernement d'union comprend 18 ministres.