La communauté internationale a salué l'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU Faiz Sarraj, à Tripoli, exhortant les Libyens de toutes les factions à se rassembler pour préserver "l'unité nationale" et favoriser les efforts visant à un règlement politique global dans leur pays. L'ONU, l'Union européenne, l'Italie, la Grande Bretagne et la France ont salué le geste de M. Sarraj, après avoir exprimé pendant des mois leur souhait de traiter avec une autorité unifiée en Libye pour sortir le pays de la crise et faire face à la montée en puissance du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). M. Sarraj, également président du Conseil présidentiel (CP), est arrivé depuis la Tunisie à la base navale de Tripoli à bord du bateau militaire libyen "Assaddada", escorté de navires pour le protéger, selon une source militaire. M. Sarraj a été accueilli par des hauts gradés de la marine et des responsables locaux, dont Aref el-Khoja, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Fajr Libya. Une étape "importante" dans la transition démocratique Après l'arrivée chef du gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU à Tripoli, l'émissaire de l'ONU en Libye, Martin Kobler, a salué une "étape importante dans la transition démocratique en Libye". Il a appelé à un transfert de pouvoir "pacifique". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait plaidé mardi pour l'installation du gouvernement libyen d'union nationale à Tripoli, appelant le Parlement libyen à "assumer ses responsabilités" en ce sens, après un nouveau report mardi d'une séance consacrée au vote sur ce gouvernement. L'Union européenne a elle salué une "opportunité unique de se rassembler et de se réconcilier", estimant crucial "pour les institutions et parties prenantes libyennes de montrer leur soutien et travailler" avec le gouvernement d'union. "L'arrivée du Conseil présidentiel dans la capitale représente une opportunité unique pour les Libyens de toutes factions de se rassembler et de se réconcilier", a déclaré la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini dans un communiqué. Selon la chef de la diplomatie européenne, l'arrivée de Faiz Sarraj dans la capitale libyenne constitue 1⁄2une étape importante» dans la transition démocratique libyenne et pour la mise en œuvre de l'accord politique libyen. Le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni a estimé, pour sa part, que l'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale et du Conseil présidentiel à Tripoli représentait "un nouveau pas en avant pour la stabilisation de la Libye". "C'est un nouveau pas en avant pour la stabilisation de la Libye. Grâce à la détermination du Premier ministre Fayez al-Sarraj et du conseil présidentiel, de nouveaux progrès sont possibles maintenant pour le peuple libyen", a déclaré M. Gentiloni dans un communiqué. Le chef de la diplomatie français, Jean-Marc Ayrault, a salué mercredi l'arrivée du chef du gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU Fayez al-Sarraj à Tripoli, estimant que c'est une "bonne nouvelle" pour la Libye. "C'est une étape importante, on sait que beaucoup d'obstacles sont mis sur le chemin de ce gouvernement", a déclaré le ministre français depuis Bangui où il effectuait un déplacement. Pour l'émissaire américain pour la Libye, Jonathan Winer, "il s'agit maintenant d'oeuvrer pour faire face aux défis en Libye". De leur côté, des habitants de Tripoli, et malgré l'important déploiement sécuritaire, ont laissé éclater leur joie en klaxonnant dans les rues du centre-ville. Les habitants de Tripoli espèrent que le CP "pourra servir le pays et son peuple". Tirs, routes fermées quelques heures après la venue de Sarraj Quelques heures après son arrivée, des tirs ont été entendus en début de soirée dans la capitale libyenne où plusieurs routes ont été fermées et les gens pris de panique tentaient de rentrer chez eux, alors que les autorités non reconnues siégeant à Tripoli ont sommé M. Sarraj de quitter la capitale libyenne, selon des médias. On ignorait dans l'immédiat l'origine et la raison des tirs, alors que la venue de M. Sarraj fait craindre aux habitants de Tripoli des affrontements armés entre les partisans des autorités locales de Fajr Libya et ceux favorables au gouvernement d'union, a-t-on indiqué. Les autorités non reconnues siégeant à Tripoli ont sommé le chef du gouvernement d'union contesté Fayez al-Sarraj de quitter la capitale libyenne quelques heures après son arrivée. Dans une allocution télévisée, Khalifa el-Ghwell, chef du gouvernement non reconnu, a dénoncé comme "illégal" le gouvernement de M. Sarraj, qui est soutenu par l'ONU, et affirmé qu'il doit "quitter" la capitale libyenne ou "se rendre". Le gouvernement d'union a été mis en place après un accord politique signé fin 2015 sous l'égide de l'ONU, par des députés des deux Parlements rivaux et ce, malgré l'opposition des chefs de ces institutions. Pour être officiellement investi, il devait obtenir la confiance du Parlement de Tobrouk. Après plusieurs échecs faute de quorum, l'entrée en fonction du gouvernement a finalement été proclamée le 12 mars sur la base d'un communiqué de soutien publié par une centaine de parlementaires de Tobrouk.