Quatre projets avaient été identifiés dans le cadre de la création d'une industrie de transformation du phosphate en Algérie. Appelés à être exécutés en partenariat avec des entreprises étrangères, ils portent sur la réalisation d'unités de production de l'acide phosphorique et de différents types d'engrais. La démarche a été confirmée avec le démarrage des travaux de construction du complexe de transformation du phosphate à Oued Keberit, dans la wilaya de Souk-Ahras, à l'est du pays. Ainsi, après bien de reculades et d'hésitations, cette entité économique entrera en production dès 2019. C'est-à-dire avec l'achèvement de la ligne minière qui reliera les mines de phosphate au nouveau complexe d'engrais phosphaté de Oued Keberit et pour l'exportation, le port de Annaba. Ce qui mettra un terme aux importations des engrais phosphatés. En effet, disposant d'une réserve de phosphate estimée à 2 milliards de tonnes, l'Algérie n'en exploite, à ce jour, que 1,5 million de tonnes/an. Sur cette quantité, 98% sont destinées à l'exportation. Le reste, l'équivalent de 25 000 tonnes, forme la matière première alimentant la société des fertilisants Fertial de Annaba. «La mise en exploitation du complexe de Oued Kébrit permettra à notre pays de transformer la moitié de toute notre production de phosphate pour satisfaire les besoins du marché national en intrants. L'autre moitié sera annuellement exportée», a expliqué un des responsables en charge du dossier. Interrogé quant au niveau de production de phosphate brut à atteindre, il a indiqué qu'il sera de 20 millions de tonnes/an à l'horizon 2019/2020. Il a par ailleurs précisé que mis en exploitation, le complexe de transformation du phosphate de Souk-Ahras renforcera la production nationale de dérivés de phosphate et contribuera au développement de l'offre nationale en engrais à usage agricole. Comme il a souligné que le même complexe permettra de stabiliser les prix des intrants et créera 1 300 emplois permanents dès sa mise en exploitation en 2019 et 5 000 autres temporaires durant sa construction. Tout est donc prêt pour que le nouveau complexe produise quotidiennement 4 500 tonnes d'acide sulfurique, 1 500 tonnes d'acide phosphorique et 3 000 tonnes d'ammoniac. La même source a affirmé que ce complexe de transformation d'une capacité installée de 35 millions T/an nécessitera annuellement 40 millions de m3 d'eau. Il contribuera, également, à la matérialisation de l'ambition algérienne de devenir un pôle d'exportation mondial des engrais. Ce faisant, non seulement l'Algérie répondra aux besoins nationaux en la matière, elle deviendra un des fournisseurs majeurs d'engrais en Afrique. Pour l'heure, la consommation nationale ne dépasse pas les 300 000 t/an. Rappelons qu'initialement, le nouveau complexe de production d'engrais phosphaté devait être réalisé sur un terrain de plus de 500 ha dans la localité de Brahmia, dans la daïra de Bouchegouf (wilaya de Guelma). Sur sa lancée, notre source a indiqué que le secteur des mines a initié plusieurs actions portant essentiellement sur la finalisation de l'étude du plan de développement minier. Ces actions visent, après étude et diagnostic à lancer une nouvelle stratégie du secteur où la recherche occupera une place prépondérante. Il est également question de diversification des activités, des marchés et des produits, favorisant les dérivés à forte valeur ajoutée. L'entreprise Ferphos aurait conclu plusieurs alliances stratégiques avec des partenaires étrangers. Rappelons que soumise à une multitude de perturbations internes et externes les précédentes années, la filière phosphate avait perdu beaucoup de postes de travail. Outre la baisse des investissements dans le secteur, la réduction des effectifs est imputée à des départs à la retraite et à des restructurations. En outre, le secteur minier a initié plusieurs actions portant essentiellement sur la finalisation de l'étude du plan de développement minier. Cette étude vise en effet, après diagnostic complet, à mettre en place une nouvelle stratégie. Tout est donc prêt pour faire en sorte que l'Algérie enregistre dès 2019, ses premières bonnes performances tant en termes d'extraction et d'exportation que dans la transformation du phosphate. Ce qui donne plus de consistance à l'ambition des principaux acteurs de ce secteur du ministère de l'Industrie et des Mines de se positionner dans le groupe de tête des pays disposant de grandes réserves mondiales de phosphates.