Les dernières violentes manifestations qui ont éclaté contre le gouvernement de Sissi en Egypte et rapidement réprimées par un important dispositif policier, une quarantaine de journalistes ont été arrêtés dans plusieurs quartiers de la capitale et autre province le 25 avril par les forces de l'ordre, parmi des centaines de manifestants, et emmenés dans des postes de police. Reporters sans frontières (RSF) dénonce l'arrestation de dizaines de journalistes étrangers et locaux dans différents quartiers du Caire le 25 avril 2016 alors qu'ils étaient venus couvrir une manifestation massive prévue contre le régime, dénonçant la situation économique, les droits de l'homme mais surtout la cession de deux îlots de la mer Rouge jugés stratégiques, Tiran et Sanafir, à l'Arabie saoudite. Révèle RSF. Le responsable du bureau Moyen-Orient de l'organisation Alexandra El Khazen, a déclaré à ce sujet que «Reporters sans frontières condamne ces vagues d'arrestations contre les journalistes qui souhaitent couvrir les manifestations dans le pays ... Le gouvernement montre qu'il ne distingue pas les journalistes des manifestants, et semble vouloir éloigner les témoins gênants en s'en prenant aux médias. RSF demande aux autorités de cesser la violence policière contre les journalistes, et de veiller à ce que les responsables des agressions et exactions soient traduits en justice». La directrice de l'unité de veille et de documentation de l'Observatoire des journalistes contre la torture (JATO), Noha Abdel wahab qui a été contactée par RSF a déclaré qu'ils étaient plus d'une trentaine de journalistes interpellés sur place ou arrêtés ce jour-là entre le Caire et la ville de Gizeh en lien avec leur profession. Si une quinzaine de journalistes ont été libérés dans la soirée et le lendemain matin, l'Observatoire poursuit encore son enquête sur le terrain, et cherche à avoir plus d'information concernant dix reporters toujours détenus. Des journalistes français, norvégiens, danois et égyptiens ont été arrêtés alors qu'ils couvraient ces manifestations. Des journalistes étrangers ont été arrêtés sur la place Mesaha Square à Dokki, un quartier du Caire, et embarqués au commissariat par des policiers en civil et en uniforme, et par les forces spéciales alors même qu'ils avaient été identifiés en tant que journalistes. Leur matériel électronique a été confisqué. En tant que journalistes, ils savaient qu'ils étaient des cibles idéales pour la police qui s'était préparée trois jours avant les manifestations pour boucler certains points de rassemblement, et avait procédé à des perquisitions dans des lieux publics comme les cafés pour arrêter des opposants et militants des droits de l'homme. Dans cette optique il est à signaler que des milliers de personnes avaient déjà manifesté le 15 avril dernier pour protester contre la cession des deux îles à l'Arabie saoudite au cours d'un accord annoncé plus tôt en avril entre les deux pays lors de la visite au Caire du roi Salman. L'Egypte a été classée après la Chine, l'Erythrée et l'Iran, elle figure à la 159ème place sur 180 du classement 2016 de la liberté de la presse établi par l'organisation. 228 personnes condamnées à la perpetuité pour des manifestations pacifiques Selon les renseignements publiés par la fédération des ligues des droits de l'homme 228 personnes ont été condamnées à la perpétuité en décembre 2011 pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Soit 470 individus furent condamnés à mort ,11877 personnes ont été arrêtées pour des activités terroristes présumées, 32 confiscations du passeport de militants politiques. En 2015, un nombre de 474 individus ont été tués en garde à vue et 1840 disparitions forcées ont été signalées. A-t-on informé.