S'exprimant en marge des festivités officielles commémorant le 71e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 ayant fait plus de 45 000 martyrs, le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Abdelmalek Mahyouz, a estimé que cette occasion permettait de revenir sur un pan de la mémoire collective du peuple algérien. Il a souligné, par la même, l'impératif de baptiser à nouveau les structures des noms des 2 287 chahids algérois tombés au champ d'honneur durant la guerre de Libération et dont les noms restent méconnus. Les 10 000 moudjahidine adhérents à l'ONM demeurent attachés à la revendication appelant à ce que la France présente «des excuses officielles» pour les actes barbares qu'elle a commis lors de la colonisation de l'Algérie, a-t-il dit. Par ailleurs, Djamel-Eddine Brimi, secrétaire général de la Wilaya d'Alger, a affirmé que la commémoration des massacres du 8 mai constituait «un devoir», vu le nombre de martyrs qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie et son peuple vivent en toute liberté et indépendance. Des cérémonies de recueillement à la mémoire des martyrs ont été organisées à Alger-Centre où une gerbe de fleurs a été déposée à la place de la Résistance ainsi qu'au niveau du cimetière des martyrs à la commune des Eucalyptus. Dans le cadre des manifestations commémorant le 8 mai 1945, plusieurs structures et espaces publics ont été baptisées des noms de chouhada dont le jardin d'El-Madania, baptisé du nom du chahid Mohamed Gourmi et la bibliothèque municipale baptisée du nom du chahid Ameur Ben Yaaqoub, outre l'organisation, au niveau de la même commune, d'une cérémonie de recueillement devant la stèle. Toujours et au sujet de cette journée commémorative, les enfants de chouhada et des moudjahidine ont rappelé que soixante et onze années se sont écoulées depuis les massacres du 8 mai 1945 qui ont fait des milliers de victimes, les «générations montantes ne sont pas prêtes à oublier le dévouement de ceux qui s'étaient sacrifiés pour la patrie». Toujours au sujet de l'anniversaire marquant les événements du 8 mai 45, l'historien Mohamed Lahcen Zeghid a estimé que les massacres devraient être appréhendés comme étant une «halte historique ayant donné naissance à celle du 1er novembre 1954 puis à l'indépendance de l'Algérie». Ce dernier a ajouté que ces événements tragiques ont permis «l'élaboration d'une histoire nouvelle pour les Algériens, faite de sacrifices».