A sa quatrième édition, l'opération «Ports bleus» lancée, samedi, par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAP) au niveau de tous les ports de pêche d'Algérie, a été plus ou moins réussie. A l'exemple de la wilaya d'Annaba concernée par le nettoyage des ports de pêche de la Grenouillère et celui de Chétaïbi distants de 70 km. Le directeur de la pêche de la wilaya de Annaba, Amara Ammi, a mobilisé l'ensemble des moyens humains et matériels pour informer et sensibiliser sur l'importance de cette manifestation. Présidée par le secrétaire général de la wilaya, Tewfik Mezhoud, la rencontre a valu par de nombreux aspects socioéconomiques. Ce qui est, certainement, à l'origine de la participation non seulement des acteurs directs des activités de la pêche, mais aussi des responsables des gardes-côtes, de la Police algérienne des frontières, de l'unité maritime de la Protection civile et de plusieurs associations dont «Hippone Subaquatique». Celle-ci a eu le privilège d'être la première en Algérie à avoir procédé à l'immersion d'un récif artificiel. Le mauvais temps a imposé aux responsables de cette association scientifique de différer à plus tard la mise en place de 3 autres récifs similaires. Dans le lot des participants, il y avait aussi les représentants de la chambre locale de la pêche présidée par Cherif Telli. Ce dernier est également vice-président de la Chambre nationale de la pêche (CNP). Y ont participé, également, des armateurs, des patrons de pêche, des marins pêcheurs et les spécialistes du commerce des équipements et accessoires destinés aux activités de la mer. Présents sur le quai du port de la Grenouillère certes, mais tous paraissaient avoir la tête ailleurs. «Cela se justifie par les difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés. Notamment le retard mis dans le versement de l'aide financière prévue dans le cadre du plan de développement de la pêche et de l'aquaculture. Initialement fixée à 1100 milliards DA, cette enveloppe devait servir à la réhabilitation et à la modernisation des ports de pêche et de l'aquaculture. Bien que ce montant ait été réduit à seulement 110 milliards, nous n'avons toujours rien reçu alors que la majorité de nos embarcations et autres accessoires sont très mal en point», a indiqué le vice-président de la CNP. Il reste, cependant, les Scouts musulmans algériens, ils étaient venus prendre part à l'opération de lutte contre l'enlèvement des ordures et déchets. Néanmoins, il faut préciser que le bassin portuaire de la Grenouillère paraissait ne pas être concerné par le nettoyage. La direction de l'Entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP), présente sur les lieux, n'a pas répondu à la question portant sur une éventuelle action de restructuration de ce petit port. Telle que l'instauration d'un plan de sauvegarde de l'environnement, sur la base d'un éventuel plan d'investissement engagé pour réduire un tant soit peu la pollution. Elle est quotidiennement causée par le transit des embarcations de pêche. Ils sont 700 chalutiers, sardiniers et petits métiers exploités par 6 000 armateurs, patrons de pêche et marins-pêcheurs. A noter que ce port est sollicité par d'autres régions maritimes. D'où toute l'importance que revêt la dimension environnementale imposant un suivi de tout instant. Et c'est cet objectif que semble s'être fixé d'atteindre le MAP en prenant pour slogan «port bleu pour une production de la pêche durable et diversifiée». Cette opération, qui concerne l'ensemble des ports de pêche d'Algérie, se veut porteuse des principales orientations pour lutter efficacement contre la pollution environnementale (quai et bassin) qui caractérise nos infrastructures de pêche. Situé face au quai faisant fonction de dépôt du minerai de fer et de phosphate, le bassin portuaire de la Grenouillère devrait être quotidiennement nettoyé pour permettre l'enlèvement des huiles usées et déchets. Pour ce qui est de la filière aquaculture, pas un seul des quatre projets retenus par le MAP n'a été matérialisé. Il y a bien eu cette tentative de Chétaïbi. Elle a échoué parce que l'investisseur, ou prétendu comme tel, a refusé d'engager le moindre centime sur fonds propres. Bien que les services de la wilaya et de la Direction locale de la pêche lui aient facilité toutes les démarches, notamment l'octroi d'une assiette d'implantation, le concerné était venu les mains vides et la tête pleine d'idées sur ce qu'il envisageait faire de l'aide financière que lui accorderait l'Etat.