L'Iran a testé fin avril un nouveau missile d'une portée de 2.000 km après une série de tirs effectués en mars, a déclaré lundi le général Ali Abdollahi, chef-adjoint de l'état-major des forces armées iraniennes, cité par un des sites d'information de la télévision d'Etat. «Un missile de 2.000 km avec une erreur de frappe de huit mètres a été testé il y a deux semaines», a déclaré le général Abdollahi en précisant qu'une telle erreur était insignifiante pour une telle portée. «Nous pouvons guider ce missile balistique, il sort de l'atmosphère terrestre et y rentre ensuite pour frapper la cible sans erreur», a-t-il ajouté. Début mars, l'Iran avait procédé à plusieurs tirs de missiles guidés de courte, moyenne et longue portée (de 300 à 2.000 km) en différents endroits du territoire iranien, la plupart à partir de bases souterraines. Ils ont été critiqués par les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, au motif qu'ils contrevenaient aux résolutions de l'ONU. Le 17 janvier dernier, Washington a annoncé de nouvelles sanctions liées au programme de missiles balistiques de l'Iran. Ces pays ont invité le Conseil de sécurité à se saisir de cette violation et arguant que certains types de missiles iraniens sont capables de transporter des armes nucléaires. Cette justification est totalement incongrue pour les autorités iraniennes selon lesquelles elle contredit l'accord nucléaire conclu, qui reconnaît que le programme nucléaire iranien n'a aucune dimension militaire. Lors de sa dernière visite à Téhéran, la chef de la diplomatie de l'Union européenne Frederica Moghreni a elle aussi assuré que les tirs balistiques iraniens n'étaient pas en contradiction avec l'accord nucléaire. Le Parlement sortant iranien, en place jusqu'à fin mai, a voté il y a une dizaine de jours une nouvelle loi destinée à augmenter la capacité balistique du pays. Le président Hassan Rohani et les plus hauts responsables militaires iraniens ont également indiqué ces derniers mois qu'ils entendaient augmenter les capacités des missiles balistiques à titre dissuasif. Lundi, 102 députés ont demandé au président iranien de suspendre la mise en exécution de l'accord nucléaire, faute d'engagement de la part de l'autre partie, rapporte l'agence iranienne Tasnim. Le guide suprême de la Révolution islamique, l'Imam Ali Khamenei a plusieurs fois critiqué le comportement des Etats-Unis, l'accusant de prôner une politique hostile à l'Iran, et d'interdire aux banques étrangères de traiter avec l'Iran. Ce qui a pour effet d'entraver les opportunités économiques qui peuvent être réalisées, notamment avec les pays occidentaux surtout.