«L'Algérie n'a pas besoin de la France. C'est ce pays qui a besoin de l'Algérie!», a déclaré l'ambassadeur de l'Algérie au Cameroun, Merzak Bedjaoui, qui, de toute évidence, n'entend pas manquer de tact de diplomate avec l'Hexagone. Le diplomate a sévèrement critiqué Paris lors d'une intervention au café politique du Club des journalistes politiques du Cameroun. Il a accusé la France d'être responsable de toute la déstabilisation de l'Afrique subsaharienne. «Si la guerre en Libye n'avait pas eu lieu, Boko Haram n'aurait pas existé. L'Algérie a fermement combattu le terrorisme à travers la déradicalisation. L'Algérie a eu une attitude claire dès le début. Certains pays étrangers ont mis la pression sur l'Algérie, mais elle a refusé d'effectuer tout paiement», analyse l'ambassadeur Bedjaoui, qui appuie la position de l'Algérie concernant le versement de rançons finançant les groupes terroristes en Afrique. Le diplomate défend son Président. L'ambassadeur algérien n'a pas manqué, aussi, de souligner l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika, dont la capacité à diriger a été mise en doute par l'ancien président de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel français, Jean-Louis Debré, via des révélations sur la maladie de Bouteflika dans un livre paru en France sous le titre : «Ce que je ne pouvais pas dire». «On ne dirige pas un pays avec les pieds, mais avec la tête. N'écoutez pas ce qui est propagé par les pays étrangers. En Allemagne, le ministre de l'Economie est sur un fauteuil roulant ; aux Etats-Unis, Roosevelt, qui a fait quatre mandats, avait des soucis de santé, il en est de même de l'ancien président d'un pays que je ne vais pas citer ici. Jacques Chirac a fait deux mandats et menti sur sa santé. Mais quand c'est chez nous, ils affirment que c'est un drame», dénonce enfin Merzak Bedjaoui.