La ligue de football professionnel donne l'impression, enfin, de moderniser le football. Ce qui est normal, mais il faudrait le faire vite et maintenir le rythme. Les sanctions annoncées par le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj ne devraient pas s'arrêter au discours de façade. Il est temps de manifester de l'ambition pour aller très haut, très loin et très vite. Mais cela n'a jamais était le cas. Il élève le ton puis, pour des raisons diverses, se remet en cause. Faire rétrograder les clubs fautifs dans les deux affaires CRBAF-ASK et USC-JSMB sur lesquelles la commission de discipline est en train d'enquêter, serait une excellente chose, mais cela ne devrait pas se limiter seulement aux équipes qui évoluent aux étages inférieures. Pas d'exception. Mettre tous les clubs sur le même pied d'égalité. Cela devient une urgence. La saison prochaine devra être différente. Elle devra afficher sa discipline pour éviter de retourner au four. Pourquoi en arriver à cette situation ? Une question qui dévore une autre et le marketing étant pratiquement inexistant dans ce monde footballistique, le football se sent alors vieux. Vieux, par le fait que les clubs ne s'intéressent qu'aux résultats, pas à l'image. Une image qui ne peut se stabiliser sans l'effort de ceux qui aiment se montrer sur les chaînes de télés pour accuser tel ou tel, dénoncer ou mettre sous les lumières les problèmes internes des clubs. Des règlements de comptes se multiplient et le football patine. Fort heureusement que nous avons quelques références qui sortent du lot et s'exhibent au grand jour, ce qui fait toujours plaisir. Le président Kharbadj disait tout récemment sur le plateau d'une chaîne télé : «On s'est engagé à prendre des décisions fermes et on va le faire. Les clubs fautifs dans les affaires CRBAF-ASK et USC-JSMB seront rétrogradés.» Que faudrait il alors attendre ? Ce n'est en tout cas pas une petite affaire. Et d'ailleurs, d'autres cas plus graves se sont produits. L'histoire grotesque, celle du match arrêté à la mi-temps est signalée ensuite comme partie jouée. Les responsables de cette tricherie sont connus. «La commission de discipline a auditionné les responsables de l'US Chaouia, du CRB Aïn-Fakroun et de l'AS Khroub ainsi que l'avocat de la JSM Béjaïa dont les dirigeants ont été accusés par le président de l'USC, Abdelmadjid Yahi, d'avoir donné de l'argent à l'entraîneur du CRBAF, Mourad Karouf, pour inciter ses joueurs à battre l'ASK». Dans cette fâcheuse histoire «d'autres personnes concernées par ces matches seront auditionnées incessamment à la lumière des informations recueillies», a-t-on annoncé dans un communiqué diffusé sur le site officiel de la LFP. Que pensent les bons et beaux joueurs de cette affaire ? Sont-ils complices ? Ont-ils eu la force de dénoncer ce mal qui frappe de plein fouet le sport auquel ils appartiennent ? Les supports ne veulent pas de cette triche, ils veulent l'abattre, l'éliminer, l'étouffer à tout jamais. Cela est possible. Possible parce qu'ils veulent supporters dans la joie et la tranquillité leurs équipes, ils veulent que le match ne termine pas par un score piégé, ils veulent tout simplement venir soutenir leur équipe et faire la fête. Il y a les autres, le public normal qui veut profiter des grandes affiches, lui aussi veut être témoin d'une victoire ou d'une défaite sans bavures. Un sport est indépendant, il ne dépend de personne, seulement du terrain et de l'intelligence des joueurs. Comment assurer cela ? La balle est dans le camp des institutions de ce football.