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La fille du métro, un roman de Leïla Sebbar
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 05 - 2016

Elle parle d'abord sur un ton de personne traquée : Allez-y ! Qu'est-ce que vous attendez ? Allez-y frappez-moi. J'ai rien fait. Vous attendez les flics pour les menottes» avant de devenir à peu près normal, parlant de Columbo, d'Aflori, ou de Paris».
Il s'agit d'un délinquant, évadé et qui, après avoir fait une fugue, à un moment donné, ne comprenait plus ce qu'on disait : ni arabe, ni français, ni kabyle. Et ce chargé d'enquête policière privé. Il était doux mais il parlait dans un autre langage. Un personnage effronté qui parle pour dire dans un langage incohérent ce qu'a été la vie d'évadé qui se retrouve enfin dans une situation normale. Elle dit « Le Fou, il ressemblait à mon père, mon père est pas voûté comme lui...». C'est le langage de marginal, qui cherche à se faire écouter.
Un soliloque pour raconter non pas un, mais des itinéraires
Celui de son père, de sa mère, de sa sœur. Elle voit des hommes, des femmes qu'elle compare à ses parents. Celui-ci est beau comme mon père, mais il est brutal. C'est un tyran. Mon père n'est pas raisonnable. Quant à moi, je devais être dans un hôpital. Mes frères, ce sont des êtres qui traînent dans les rues. Le père lui a fait plusieurs trenails - Puis, c'est l'enfermement. Mon père a payé pour me faire avoir des cours d'arabe, je n'en veux pas, ma sœur aussi.
J'aurais aimé apprendre le kabyle. Pour le moment, ma mère m'a appris l'arabe, je parle arabe. «Le texte est fait d'une seule traite. On ne sait pas où s'arrête la première partie, où commence la suivante. Le texte est ainsi fait, mais hélas ! C'est le mystère dans quelques pages, « ma mère pleure, elle pleure à fendre le cœur des filles comme moi. Mon père, il a disparu ou on le voit pas souvent quand il donne des consignes strictes.
La petite est mise sous surveillance au bled, au cours d'un voyage. Elle est mise dans une école coranique. Le père menace de mettre tout le monde dans la tribu où la conduite est stricte. Là les filles et les garçons doivent se mettre à l'apprentissage de l'arabe et surtout de l'arabe du Coran. On a entendu la fille parler sur un air de reniement : mon père parle dans sa langue, ma mère aussi : «Mon père a dit non pour les colonies de vacances au bord de la mer» ? Pas de maillot pour les filles, pas de garçons à la plage, quant à se déshabiller, il n'en est pas question.
Aller et retour, dans la réalité et l'imagination entre Aflou et Paris
Les allées et retours incessants montrent à quel point la famille est tiraillée entre le pays d'origine et l'Europe. Il est certain qu'il existe chez le père cette nostalgie du pays natal est très fort et ce qui explique l'envie de revenir de rentrer définitivement au pays. Au bled, c'est l'école coranique, l'apprentissage de la langue du Coran tel que recommandé par le grand-père, une vie saine, loin des déviations qui menacent les jeunes. Puis, c'est le retour et la différence est frappante : atmosphère de désappointement, désordre dans les comportements». une sœur s'est suicidée, mais pour des raisons de renommée familial, on a déguisé le suicide en accident.
Puis, c'est l'héroïne qui rentre en prison. C'est le fourgon, l'enfer, des disputes perpétuelles pour le lavabo, les toilettes. Le retour suppose un changement de milieu et de comportement. En Algérie ; c'est le retour aux traditions ancestrales, l'enfermement, la prière. En France c'est Barbès, la prison, la cellule, le rejet des Arabes, à l'exception des pétrodollars. L'héroine se fait traiter de tous les noms, de fille de harki. Et l'insulte rejaillit sur la mère qui la supporte on ne la supporte pas du tout.
A Paris, c'est la déportation des mœurs, contrairement à Aflou, en Algérie où chacun doit apprendre à bien se tenir. Il fait meilleur au bled, c'est le pays natal. Et la vie, est d'autant plus agréable que les mœurs sont équilibrées. En écrivant «La fille du métro», Leïla Sebbar a voulu nous brouiller les pistes. Lorsqu'on a lu une de ses œuvres, on ne s'y retrouve pas. Les phrases sont apparemment simples. C'est une personne qui parle à qui veut l'écouter. Il faut comprendre cette écriture parfaite quand même, bien qu'à certains moments, elle ait dévié des normes. On va lui consacrer une autre lecture, peut-être seront nous capables d'en trouver d'autres impressions.
«La fille du métro», Leïla Sebbar, Ed El manar, 61 pages, 2014


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