Il était la classe et l'élégance du football algérien. On le surnommait «Mez Mez» diminutif de Meziani, une façon de parler des Algériens pour interpeller un ami, tel que ya Moh, ya Khou, ya l'Ho et autres prénoms ou noms. Voir jouer Abderahmane Meziani était un pur régal pour les sportifs Il était le prince du dribble, des petits ponts, des passes lumineuses, c'est le joueur de football qui ne courait pas beaucoup dans un terrain de football mais il avait une démarche nonchalante mais dont les dribbles magiques faisaient des ravages, il était le chouchou du tout Bab el Oued, de la grande Soustara pour devenir la coqueluche de tous les Algériens. Qui de nous ne se souvient pas de l'Artiste, celui qui adorait le spectacle football dans une pelouse par des gestes techniques qui consistaient à glisser le ballon entre les jambes d'un adversaire ou celui d'effectuer des feintes de corps qui destabilisaient l'adversaire. Meziani Abderahmane avait à peine les seize printemps lorsqu'il fut titulaire en équipe senior avec l'historique club de l'AS Saint-Eugéne d'Alger (Bologhine), un des clubs phares d'Afrique du Nord avec les frères Azzopardi, Buadés et Huereb. Meziani Abderahmane est né le 12 mai 1942, il débute sa carrière footballistique au Mouloudia Club d'Alger en 1955 dans la catégorie minime puis passera avec la grande formation de l'ASSPTT d'Alger avant d'atterrir à la grande formation de l'AS Saint-Eugéne, club phare de l'Algérois durant la période coloniale. En 1962, il signe une licence avec l'USM Alger pour y rester le restant de sa vie. Surnommé «Mez-Mez» par le public de Bologhine. Il a fait partie de la première équipe nationale Algérienne post-indépendance au côté des Lalmas Hacéne, Belbekri, et à marquer l'unique but de la partie à la 80e minute. A l'indépendance de l'Algérie, il opte pour le club de l'USM Alger qui venait de reprendre la compétition après que le Front de libération nationale l'eut mis en sommeil comme toutes les équipes musulmanes. Meziani Abderahmane a gagné un seul titre durant toute sa carrière de footballeur et le premier championnat d'une Algérie libre et indépendante en 1963 et avait raté quatre malheureuses finales de coupe d'Algérie. Il eut le privilège et la chance de faire partie de la première équipe nationale algérienne de football en 1963 et fut international plus de six fois. Son premier match international s'est déroulé en date du 6 juin 1963 à Alger contre la Bulgarie qui se solda par une victoire étriquée d'un but à zéro en faveur des Vert et Blanc, c'est lui qui inscrivit l'unique but à la 80e minute de jeu. Meziani Abderahmane avait une manière de jouer propre à lui, un jeu individuel créatif mais cette façon de jouer ne faisait pas l'unanimité tant elle pénalisait le jeu collectif au détriment du jeu individuel, cependant il avait un bon gabarit et surtout de la technique, c'était un attaquant capable de percer les murailles défensives les plus solides. Il était capable, balle au pied de passer entre trois ou quatre défenseurs et placer une bonne balle à n'importe quel coéquipier. C'était un fin technicien, véritable patron des Rouge et Noir et ce n'est pas les grands Bernaoui, les Aïssaoui qui nous contrediront. Meziani Abderahmane était le genre de joueur qui ne courait pas beaucoup dans le terrain mais qui était doté d'une vision de jeu extraordinaire. Il pouvait facilement renverser la vapeur pour offrir une victoire à son équipe. Il avait vraiment de la classe et du génie dans les jambes. On raconte que dans les années 1960, lors d'une rencontre de football contre l'escadron de Guelma. Il était parti du centre du terrain pour éliminer tour à tour cinq adversaires avant de glisser la balle au fond des filets. Sa dernière apparition avec les Vert et Blanc était la France en date du 22 décembre 1968 (score de parité un but partout) match qui s'est déroulé à Oran. Meziani Abderahmane était un véritable gentleman sur les terrains, un vrai beau gosse qui s'entretenait vestimentairement parlant, élégant et posé dans sa démarche. Il avait une manie de jouer au football propre à lui, il faisait partie de la fameuse attaque des «i» (Berroudji, Aïssaoui, Bernaoui, Meziani et Tchalabi). Tout le monde se souvient de ses belles années et où le football était un spectacle avec beaucoup de plaisir et où les supporters adoraient en discuter et où les joueurs formaient une véritable famille. Meziani Abderahmane dandinait quand il marchait sur le terrain, et il suffisait de le regarder et déjà vous êtes destabilisé et vous êtes pris à contre pied. Abderahmane avait l'USM Alger dans le cœur, il adorait les Rouge et Noir, son seul regret est de n'avoir jamais remporté une coupe d'Algérie sur les quatre finales disputées. Que voulez- vous, lorsque vous avez à côté un grand Chabab de Belcourt avec son armada de joueurs à l'image du grand stratège Lalmas Hacéne, Khalem Mokhtar, Hassen Achour Ouahdia. Aussi il est désolant pour ce grand joueur de nous quitter de la sorte, discrètement, sans demander rien à personne car la génération actuelle ne le connaît pas. Elle en a entendu parler, il aurait fallu que les responsables du football lui rendent un hommage digne du personnage et de son vécu, malheureusement ce ne fut pas le cas, cependant la mémoire collective sportive se souviendra de l'homme, et de son franc-parler. Adieu l'Artiste. Que Dieu t'ouvre les portes du Paradis car tu le mérites. A voir n ENTV : Grand Prix de volley-ball à 16h n BeIN Sports : Jamaïque - Venezuela à 22h