Le génocide de la route se poursuit sur nos routes. Un bilan très lourd a été enregistré dans la nuit du vendredi à samedi sur la route nationale n°23 dans la wilaya de Laghouat. Le directeur de la Protection civile de cette wilaya, le colonel Djamel Khemar, a signalé que 32 personnes ont trouvé la mort et 22 ont été blessées dans ce tragique accident. Le drame a eu lieu sur la route nationale de la wilaya de Laghouat, entre les daïras d'Aflou et Oued Mera au lieu-dit Idjer, aux environs de deux heures du matin. Une collision entre un poids lourd et un bus de transport de voyageurs, venant d'Oran à destination d'Ouargla est la cause de cet accident qui a causé la mort 32 personnes et 22 blessés. Les personnes décédées se sont retrouvées surprises dans leur sommeil par les flammes qui ont saccagé l'autocar, projeté sous le choc de la collision contre des rochers. Toutes les victimes ont été évacuées vers l'hôpital d'Aflou par la Protection civile qui a mobilisé pas moins de 15 ambulances et 7 camions, selon le même responsable. Il faut noter que cette route au niveau de Laghouat cause beaucoup d'accidents, une centaine de personnes ont péri sur la route d'Idjer. Malheureusement, la gravité des accidents ne s'arrête pas à Laghouat. Effectivement, du 22 au 28 mai, les services de la Protection civile ont enregistré le décès de 51 personnes et 1 725 autres blessées dans 1 406 accidents de la circulation. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Tamanrasset avec 10 morts et 19 blessés, a relevé la même source. Ramadhan et accidents : stop ! A quelques jours du mois sacré, de bouche à oreille circulent les craintes des gens sur l'effet du Ramadhan sur la conduite de certains ou même plusieurs chauffards. En effet, ce mois de bonté et générosité des actions, a un autre signe, voire, cette fois-ci, tragique, lié à la hausse des accidents en cette période. Pour lutter contre cela, le Centre national de prévention et de sécurité routière compte lancer une campagne nationale de sensibilisation aux accidents de la route à l'entame du mois sacré de Ramadhan, a indiqué Ahmed Naït El-Hocine, chargé de la gestion des activités du centre. «Dans le cadre de la nouvelle approche de lutte contre les accidents de la route, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a proposé la création d'une commission de consultation sur la sécurité routière au niveau du Premier ministère, laquelle englobera tous les secteurs ministériels concernés par les accidents de la route et qui sera chargée de la définition des orientations stratégiques de la politique nationale de sécurité routière», avait expliqué le responsable qui était sur les ondes de la Radio nationale. Il a, parallèlement, abordé une proposition portant sur la création d'une délégation nationale de sécurité routière, qui compte plusieurs intervenants de ce domaine, et qui devra soumettre ses recommandations à la commission consultative devant être créée au niveau du Premier ministère. Les intervenants ont salué la décision relative à l'introduction prochaine du permis de conduire à points. De son côté, Naït El-Hocine a précisé que celui-ci compte 24 points qui seront supprimés selon la gravité de l'infraction routière commise par le contrevenant jusqu'à épuisement de tous les points, qui aura pour conséquence le retrait définitif du permis. L'expert en sécurité routière, Mohamed Lazouni, a affirmé que l'augmentation du nombre d'accidents était due à la saturation du parc automobile, appelant à élever le niveau des formateurs (niveau universitaire exigé), outre l'obligation de soumettre les chauffeurs de poids lourds et de véhicules transportant des produits dangereux à une formation spécialisée. Il a appelé à introduire une nouvelle matière consacrée à l'éducation routière dans le programme des écoles primaires, soulignant que les opérations de sensibilisation aux accidents de la route «doivent être organisées quotidiennement par les intervenants de ce domaine et les instances de la société civile ».