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Une passion et énigme aussi
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 06 - 2016

Autant le dire tout de suite, Qu'est-ce qu'une révolution? Amérique, France, monde arabe 1763-2015, l'essai écrit par Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre, aux Editions du Cerf, n'est pas un livre facile. Pas tant pour sa difficulté de lecture mais, paradoxalement, pour la richesse de son contenu. Il n'empêche qu'il est passionnant.
Docteur en histoire et en sciences politiques, Hamit Bozarslan, spécialiste de la Turquie et de la Syrie, étudie depuis longtemps le processus révolutionnaire. Il a suivi depuis le premier jour les soubresauts de ce que l'on appelle «le printemps arabe».
Gaëlle Demelemestre voit, elle, l'histoire avec un regard de philosophe. Selon les deux chercheurs, parler de révolution, c'est d'abord raconter l'émergence de la démocratie : «La société démocratique vient au jour suite à deux épisodes révolutionnaires majeurs, celui du peuple américain secouant le joug de la tutelle anglaise et celui du peuple français renversant une institution politique quasi millénaire.
Notre monde ne serait pas aujourd'hui ce qu'il est sans ces deux événements majeurs de notre histoire», écrivent-ils. Il s'agit donc ici de révolutions qui finissent bien en quelque sorte. Il n'est pas question dans le livre de la Révolution d'octobre en Russie ou de la Révolution iranienne de 1979, par exemple ... ou pour remonter plus loin en France de celle de 1848 à laquelle succéda le Second Empire.
Quant aux révolutions dans le monde arabe que les auteurs étudient également, force est de constater qu'inspirée par les deux précédentes, elle n'ont débouché sur rien. Ou presque si l'on pense à la Tunisie. «Elles n'en rappelèrent pas moins, fut-ce durant un temps historique très court, l'actualité du fait révolutionnaire entendu comme attente, passion et mobilisation, quête de liberté et d'égalité, dans notre monde contemporain».
Révolutions multiformes
Dans ce livre, les deux auteurs veulent mettre en parallèle trois formes de révolution. L'Américaine que Hannah Arendt qualifiait de politique parce qu'elle a créé un pouvoir sans équivalent, de type fédéral et, rappelle les experts, inventé «une Constitution établie par le peuple, à laquelle le gouvernement ne peut faire subir aucun changement».
La Française que la philosophe définissait comme une révolution sociale qui voulait casser une hiérarchisation des relations fondées sur la distinction de trois ordres et qui a mis en avant (malgré la Terreur) la notion fragile de droits de l'homme inspirée par les Lumières. Restent les révolutions dans le monde arabe qui visaient, selon les auteurs, à intégrer la «cité bourgeoise» en reconnaissant la participation et la représentation politique des citoyens égaux telle qu'en Europe et en Amérique en particulier.
L'apport de Tocqueville
Tout au long de Qu'est-ce qu'une révolution?, les auteurs analysent dans le détail ces différents moments révolutionnaires. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire comparative mais d'une tentative de dégager les signes distinctifs de chacun d'entre eux, leur singularité. Parfois même leur ressemblance. Dans tous les cas de figure, une révolution est un «événement-rupture» dans un «espace temps extrêmement concentré».
Ils rendent hommage à Tocqueville. Son apport aux «études révolutionnaires», notent-ils, est d'insister sur le fait qu'un pouvoir, pourtant encore parfaitement opérationnel et obéi, peut être en réalité déjà anachronique.
Cet ouvrage dense tente au fond de percer un mystère car, comme le souligne Hamit Bozarslan, «plus de deux siècles après la Révolution française, la révolution comme fait, passion ou attente, garde encore toute son actualité, mais elle constitue toujours une énigme tant pour les sciences sociales que pour la philosophie politique».


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