C'est un revers pour l'organisation djihadiste Etat islamique (EI). Son principal axe de ravitaillement entre la Syrie et Turquie est coupé à la suite de l'encerclement total vendredi 10 juin de la ville de Manbij (Nord). C'est un revers pour l'organisation djihadiste Etat islamique (EI). Son principal axe de ravitaillement entre la Syrie et Turquie est coupé à la suite de l'encerclement total vendredi 10 juin de la ville de Manbij (Nord). «La dernière route reliant Manbij à la frontière turque a été coupée vendredi matin par les Forces démocratiques syriennes (FDS)», une coalition arabo-kurde soutenue par Washington, a annoncé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Encerclées, les forces de l'EI tentaient de briser le siège en lançant des attaques-suicides contre les positions des FDS. Une information confirmée par l'envoyé spécial du président Obama auprès de la coalition contre l'EI, Brett McGurk, qui écrit sur Twitter que «les terroristes de l'EI sont désormais complètement encerclés sans aucun moyen de sortir». Trois mille combattants des forces démocratiques syriennes, dont 2 500 combattants arabes participent à l'opération, regroupés au sein du conseil militaire de Manbij, créé en avril après plusieurs mois de négociations entre Kurdes et tribus arabes locales pour organiser la reprise de la ville. La région étant principalement habitée par des populations arabes et turkmènes, une présence trop ostentatoire de forces kurdes aurait ravivé les craintes de tensions entre communautés et l'hostilité de la Turquie, qui craint une extension d'un territoire kurde à ses frontières. Carrefour clé Manbij est un carrefour clé sur le principal axe de ravitaillement de l'EI entre la Turquie et son fief du nord de la Syrie, Rakka. Il abrite aussi un important «souk du pétrole», des marchés de gros sur lesquels le mouvement djihadiste écoule sa production de pétrole à des intermédiaires. L'EI contrôle encore une bande frontalière et des routes secondaires vers la Turquie, mais celles-ci sont plus dangereuses et difficiles d'accès, selon M. Abdel Rahmane, qui a précisé : «Les FDS ont coupé ce matin la dernière route reliant Manbij au point de passage frontalier Al-Raï, du côté nord-ouest.»