Pour ses premiers pas dans l'Euro-2016, l'Espagne, double tenante du titre, a eu du mal, il faut le reconnaître, à trouver le chemin des filets de la République tchèque (1-0) lundi au Stadium de Toulouse, acquis à la Roja. A ne pas oublier que les hommes de Vicente de Bosque évoluant pratiquement à domicile, à seulement 150 kilomètres de leur frontière et avaient le pied au plancher, avec 70% de possession de balle au coup de sifflet final. Le spectacle fut assuré dès ce premier but signé à la 87e minute de jeu par Piqué sorti de nulle part sur un centre d'Iniesta. En plus, le but avait une saveur espagnole puisque inscrit l'heure espagnole, pour ce match qui avait débuté à celle de la siesta. Un but qui installe confortablement les Espagnols derrière la Croatie en tête du groupe D. Hors terrain, il faut tout de même se rappeler du Mondial brésilien de 2014 où cette même Espagne fut écrasée, frustrée, désavouée par ses fans et ce dès le premier tour. Mais aujourd'hui, elle a voulu tout simplement revenir à la surface pour confirmer qu'elle est toujours capable de surprendre n'importe quelle équipe en sa qualité du tenant des doubles trophées européens. La morale est sauve. Enfin les Espagnols auront à décrocher leur qualification contre la Turquie, le 17 juin à Nice. Les Tchèques, eux, ne pourront se contenter de subir ce même jour face aux Croates, vainqueurs des Turcs. «Quoique, l'absurde formule à 24 équipes fait qu'ils ont encore droit à la défaite, tant qu'ils ne terminent pas ‘pires troisièmes'». La Suède dominée par les Irlandais Au stade de France, la Suède a entamé son Euro-2016 contre les Irlandais. La rencontre, superbement animée, s'est soldée par un match nul, 1-1. Pour un grand nombre de supporters, Zlatan Ibrahimovic, c'est lui qui épargna la Suède d'une défaite et d'une humiliation. Ce qui est loin d'être une vérité. Le terrain prouvera le contraire. Il vrai que dans ce monde d'artistes du football, ce sont les buts qui font le joueur et non pas le contraire. Les joueurs d'Erik Hamren se devaient de quitter le terrain avec une victoire pour éviter de rater le train du second tour. Ce jour, Suède et Irlande ont fait de la rencontre le meilleur test de leurs capacités techniques respectives. Avec une marque sur le terrain, les Suédois se sentaient plutôt déjà les plus forts. Mais les premières minutes de jeu étaient loin de prouver le contraire. Les Irlandais, quant à eux, ne ralentissaient pas, au contraire, piégeaient cette équipe qui croyait remporter la partie. La première étape se termina sur un score vierge, mais au retour et dès la 48', Hoolahan, du haut de ses 25 matchs titulaires et de ses 2008 minutes jouées, met à genoux le gardien suédois et ouvrit ainsi le score (1-0). Un score qui semble brusquer les Suédois qui tentèrent de revenir à la marque. Piqués par ce but, les Jaunes deviennent plus agressifs et ce n'est qu'une demi-heure plus tard, à la 71e minute du match que Zlatan Ibrahimovic sur une échappée et à quelques miettes du poteau gauche des buts irlandais, envoie la balle vers son coéquipier, mais cette dernière atterrie sur la tête du joueur Clark qui n'avait n'a pas eu le choix que de mettre la balle dans son propre camp avec une grosse pression de Larsson. Ce n'est certainement pas Ibrahim qui égalisa, contrairement à ce que les médias rapportent. Les Irlandais, qui ont souffert depuis le «réveil» des scandinaves, ont mis les bouchées doubles mais les Suédois ne pensaient pas se reposer sur leurs lauriers après cette égalisation. La tension était à son comble mais même après 3 minutes de temps additionnel, plus aucun des concurrents de la soirée n'a pu marquer. Les Italiens, une force tranquille face aux Belges Ce qui devait arriver arriva. Les Belges, accompagnés de leurs fans, n'ont pas réussi leur première sortie lundi soir à Lyon. Les supporters avaient assisté impuissants au crache de la défense de leur équipe et à l'implosion de leur milieu de terrain. Le match a finalement été à l'avantage de la Squadra Azzura (2-0). «Les Italiens ont réussi à oublier les forfaits de Marco Verratti et Claudio Marchisio, alors que les Belges peuvent notamment regretter l'absence de leur habituel capitaine, Vincent Kompany», disait un journaliste présent sur le terrain. Il a suffi d'un petit but déposé tranquillement par Emanuele Giaccherini, en première période, et un autre de Graziano Pellè, en fin de rencontre, pour catapulter l'Italie à la tête du groupe E. Ancré sur la défense de la Juventus Turin, le défilé du quatuor imperméable Gianluigi Buffon, Andrea Barzagli, Leonardo Bonnuci et Giorgio Chiellini, explique le pourquoi des échecs des attaques adverses. Un journaliste italien disait, à juste titre, que «la Squadra Azzura a parfois plié, mais sans jamais rompre», ce qui est vrai lorsque ce tir foudroyant de Radja Nainggolan qui obligea Buffon, le gardien de buts à détourner en corner (9e). Il fallait également voir le Turinois Barzagli jaillir avec autorité devant le capitaine Eden Hazard pour comprendre que la soirée n'allait pas être de tout repos pour l'armada offensive belge (14e). A la demi-heure de jeu, alors que les hommes du sélectionneur Antonio Conte se contentaient jusque-là de (bien) défendre, ils prenaient de plus en plus confiance. C'est le défenseur Bonucci qui froissa cette défense belge grâce à une magnifique et lointaine ouverture. Toby Alderweireld battu, lobé et, dans son dos, se cachait Emanuele Giaccherini qui ne rata pas l'occasion d'ouvrir le score (32e, 1-0). «La Pulce di Talla (1m 67), ancien joueur de la Juventus, faisait montre d'une activité impressionnante lorsqu'il contrait in extremis et en pleine surface une tentative de Kevin De Bruyne (40e)», signalait le commentaire d'une chaîne télévision. Mais avant cela, Pellè rata le deuxième but d'une tête mal ajustée (35e). A l'inverse, sur un énième raid d'Antonio Candreva, Pellè doublait la mise au bout des arrêts de jeu (93e), 2-0. Une agréable partie qui permit aux millions de téléspectateurs d'apprécier une qualité de jeu qui ne pouvait que rehausser l'image de cette compétition, laquelle du reste est très pauvre en buts. Dans quatre jours, les coéquipiers de Buffon auront l'occasion de se qualifier en battant la Suède, tenue en échec par l'Irlande. Le lendemain, les Belges devront, eux, l'emporter face aux surprenants Irlandais pour continuer à rêver d'un beau parcours.