Les produits énergétiques ne coûteront pas plus cher d'ici la fin de l'année. Ils le seront peut-être en 2017. Noureddine Bouterfa, le nouveau ministre de l'Energie, assure dans une première déclaration que des augmentations des tarifs de l'électricité, du gaz et du carburant ne sont pas à l'ordre du jour. Le nouveau patron du secteur de l'énergie a, en effet, écarté, mardi à partir de Tipasa, toute éventuelle hausse des produits de large consommation. «Une hausse des prix des produits énergétiques (gaz, électricité et carburant) est complètement exclue, pour cette année 2016», a déclaré M. Bouterfa à l'issue de sa première visite de travail et d'inspection pour s'enquérir de la situation de son secteur dans la wilaya de Tipasa. Le ministre n'a tout de même pas exclu des hausses des prix de ces produits pour les années à venir, d'autant plus que c'est lui-même qui a jugé, il y a quelques jours en tant que patron de la Sonelgaz, invité de la Radio nationale, «inévitables» les nouvelles hausses de certains produits énergétiques. Il explique, cette fois-ci, le fait d'aucune augmentation prévue pour le semestre restant de l'année par la loi régissant cette activité. «La loi n'autorise les entreprises Naftal et Sonelgaz à relever le prix de leur produits, qu'une seule fois dans l'année», a-t-il expliqué. Le successeur de Salah Khebri a, néanmoins, souligné que les deux entreprises nationale des produits énergétiques (Naftal et Sonelgaz) sont à caractère commercial et toute décision de leur part pour augmenter les prix est «étudiée avec discernement». Il explique que «la hausse des prix obéit à des règles commerciales strictes. La décision en la matière revient à la direction des deux entreprises». En effet, M. Bouterfa campe sur sa position allant vers la nécessité d'augmenter les tarifs de certains produits énergétiques pour permettre auxdites entreprises de dépasser leurs difficultés financières et surtout survivre à la crise économique nationale et internationale occasionnée par la chute des cours du pétrole. Le même responsable a toujours plaidé pour la logique d'augmentation des prix selon les conjonctures. Noureddine Bouterfa revient, par ailleurs, sur les devoirs des entreprises nationales des produits énergétiques à assurer les meilleurs services aux citoyens. Le ministre cite, entre autres, la nécessité d'assurer la disponibilité permanente de ces produits de large consommation, assurer un été sans perturbations en matière de distribution et de mobiliser tous les moyens nécessaires pour fournir les meilleurs prestations dignes des tarifs imposés. Le nouveau ministre de l'Energie a, dans un autre contexte, abordé un plan de travail dédié au secteur qui lui a été confié en pleine crise des cours du pétrole, en se limitant à déclarer «qu'il faut attendre pour voir et faire preuve de discernement». Ainsi, la vision et la stratégie du successeur de Khebri à la tête du plus importants des départements économiques ne sont toujours pas connues. Bouterfa ne semble pas donc prêt à se lancer dans des plans d'action ou des décisions rapides. Ses premières déclarations en tant que ministre indiquent, entre autres, qu'il préfère observer, diagnostiquer et éviter la précipitation dans certains sujets. Ceci ne lui permet pas aussi de rester longtemps loin de décisions sérieuses dans un secteur qui ne tolère ni erreur ni passivité. Pour l'instant, il se dit opter pour «le discernement» en attendant ce que connaitra le secteur avec son arrivée à la tête de l'énergie en cette conjoncture économique nationale et internationale très douteuse.