Ce sera ce dimanche 26 juin contre l'Irlande du Nord en huitièmes de finale de l'Euro. Comme l'histoire ne s'oublie pas, les professionnels, tout comme les sportifs du monde se souviennent encore du 18 novembre 2009, surtout de cette main qui est «entrée dans l'histoire» celle de Thierry Henry qui avait privé lors du match barrage retour la Green Army d'une qualification pour le Mondial sud-africain. Sept ans plus tard, les Irlandais gardent encore cette soif de revanche. Ils promettent un grand match à même de séduire leurs compatriotes et les amoureux de la balle ronde. «Les médias français la donne comme favorite mais pas nous... Les Français aussi veulent revenir sur cette partie pour faire valoir leur degré de technicité, ce sera forcément une rencontre aux milles facettes. Lorsqu'on pose la question à cet attaquant irlandais Robbie Keane, sur ce mauvais souvenir, il refuse d'en parler, ne veut plus entendre parler de cette triche, «je n'y penserai pas une seule seconde. C'était il y a longtemps. Allez, passe à autre chose, p... !» C'était précisément il y a six ans et sept mois. Oui mais les Irlandais eux n'oublient pas. Ils veulent une revanche sportive, une revanche qui ferait remonter l'histoire sur la surface de leur élimination. Un autre joueur irlandais évoque en toute liberté les faits «les Bleus étaient menés (1-0) en prolongation l'attaquant tricolore s'aide de la paume pour contrôler un ballon avant d'offrir une passe décisive à William Gallas, qui marque dans le but vide. La France s'en sort de justesse (1-0, 1-1 a.p.). La polémique s'est enflée, elle devient le nombril du Mondial, la classe politique irlandaise s'est mêlée à cette tricherie pour réclamer officiellement auprès de la FIFA de rejouer le match, mais sans succès.» Quant à Thierry Henry, il avait reconnu son geste. «Oui il y a main, mais je ne suis pas l'arbitre», avait-il réagi avant d'expliquer plus tard dans un communiqué que «rejouer le match serait la solution la plus équitable, mais ce n'est pas de mon ressort». En réalité, l'institution internationale a payé la Fédération irlandaise. Le capitaine de l'équipe de France de football admet qu'il a songé à quitter la sélection nationale. «Oui, je me suis posé la question», déclare l'attaquant international au quotidien sportif français dans un premier témoignage sur ce qu'il a ressenti ces derniers jours. «Malgré tout ce qui vient de se passer, le fait de me sentir abandonné, je ne lâcherai pas mon pays», martèle-t-il cependant, expliquant qu'«au lendemain du match, et même le surlendemain», il s'était «senti seul, vraiment seul». Thierry Henry ajoute dans ce contexte que «sans l'appui de (ses) proches, (il) n'aurait pas eu la même réflexion», écrit le rédacteur du journal l'Equipe. Le prochain match sera celui de la revanche ? Dans cet entretien, il ajoutera «je suis toujours venu me battre pour les Bleus. Comme un chien. Je n'ai jamais volé une sélection», affirme encore Thierry Henry. Enfin, chez les joueurs et dirigeants de cette équipe irlandaise, les déclarations se complètent «on aime bien jouer contre les équipes favorites, ce sont elles qui ont tout la pression, pas nous.» En effet, pourquoi se prendre la tête avec les huitièmes de finale d'Euro-2016 ? «L'équipe d'Irlande de football n'avait jamais franchi le premier tour d'un championnat d'Europe des nations. Elle a donc toutes les raisons de savourer la victoire (1-0) face à l'Italie qui l'a qualifié», déclare l'attaquant Robert Brady «on a travaillé dur durant ce match. On a exercé un bon pressing sur l'adversaire et on a bien joué. Il assure : «Si on rejoue comme ce soir, on peut gêner n'importe quel adversaire.» Les autres faits de cet Euro restent, bien évidemment marqués par ce petit pays qui vient troubler l'ambiance des grandes équipes. L'Islande. Un petit état qui menace de créer la grande surprise. «Rien ne dit qu'elle ne sera pas en finale...», tonne un dirigeant de la FIFA. Incontestablement l'Islande est l'équipe qui laissera la plus belle emprunte de cet Euro. Sans véritable star, elle a tout prouvé devant les grandes équipes, parce que tout simplement l'équipe islandaise travaille... en équipe, attaquant et défendant d'un bloc. «Qualifiée de petit poucet, puis d'équipe hasardeuse chez les grandes équipes d'Europe. Elle bouleverse les calculs des uns et des autres. Y compris dans les commentaires, analyses ou pronostics. L'Islande est devenue presque un slogan publicitaire chez les professionnels de la communication ? Y a de quoi, c'est un pays 160 fois plus petit que celui de l'Angleterre que les hommes de Lars Lägerback défieront lundi (21h) à Nice. Et les 20 000 licenciés (dont un tiers de femmes) recensés par la Fédération islandaise (KSI) font pâle figure à côté des quelque 2 millions de licenciés de son homologue française (FFF). Et c'est pour la première fois de son histoire qu'elle affronte les grosses têtes du football. Comment expliquer cette cote de réussite insolente ? s'est interrogé un confrère. «Avec 330 000 habitants, ce pays nordique jouit d'un bassin de population 25 fois moins important que celui de l'Autriche, se dresse comme une véritable barrière devant ceux qui pensaient l'écraser aussi facilement». Cette mauvaise lecture fait de ce petit état la bête noire de nombreuses équipes. Islande fait aujourd'hui la «Une» des médias. Sans stars, sans vedettes, sans marque de fabrique, elle occupe une place de choix parmi les grands. C'est «le plus grand moment de l'histoire sportive du pays, je pense», a résumé après le match Eidur Smari Gudjohnsen, tout en Islande, rappelant que l'Islande avait aussi une équipe de handball «de niveau mondial», vice-championne olympique en 2008. «Et pourtant, après deux matchs nuls et une victoire face à des sélections de bon niveau, dont le Portugal de Cristiano Ronaldo, difficile de parler de véritable «miracle islandais». «Tout le monde a vu nos matchs, il y a des valeurs de travail, de discipline qui sont mises en avant dans cette équipe, avec cet esprit d'équipe, de vouloir toujours lutter, combattre», a expliqué le co-sélectionneur, Heimir Hallgrimsson. Enfin le sélectionneur autrichien Marcel Koller dira pour sa part, «ils ont dix joueurs dans la surface de réparation, comme un mur islandais, bien entendu que c'est difficile» de les affronter. S'ils ne boudent pas le contrôle du ballon, les Islandais se replient devant leur but en faisant le gros dos quand ils sont menacés, avant d'achever leur adversaire en contre-attaque, comme face à l'Autriche. En tout cas, elle vient de rafler le meilleur taux d'audience des chaînes de télévisions 99,67%, ce qui explique tout l'intérêt que le monde sportif accorde à cette formation qui risque de créer la plus grosse surprise. Les autres qui s'appuient sur les noms des stars quittent cet euro sans se retourner. Suède, Autriche, Rep tchèque, Albanie, Roumanie...