Pour sa 128e sélection, un record dans l'histoire du Portugal, Cristiano Ronaldo a vécu un calvaire face à l'Autriche. Devant la forte communauté portugaise de Paris, CR7 a beaucoup tenté sans réussite, même sur penalty. Tout était réuni pour que ce soit sa soirée. Cristiano Ronaldo avait rendez-vous avec tout le monde à Paris. Avec l'histoire du football portugais, celle de l'Euro, mais déjà avec ses fans. Ce samedi, CR7 était roi dans une ville qui abrite l'une plus importantes communautés lusitaniennes au monde. Du Boulevard Murat au Parc des Princes, en passant par la Porte de Saint-Cloud, il n'y avait pas un bar, pas un restaurant, même pas un coin de rue sans un fan portugais habillé de son maillot floqué du numéro 7. CR7 était attendu par tout un peuple. Cristiano Ronaldo l'est toujours, où qu'il aille, quoi qu'il fasse. Mais il l'était particulièrement ce samedi soir. Dans un Parc des Princes aux tribunes rouge incandescent, CR7 a eu le monopole de l'attention. Quand il est apparu sur le terrain pour la première fois, l'applaudimètre a explosé chez les fans portugais. Du côté des supporters autrichiens, les sifflets se sont faits plus stridents. L'attaquant du Real était bien le danger numéro pour une Autriche si vulnérable lors de sa première sortie face à la Hongrie.
Les Autrichiens chantent : "Messi, Messi, Messi…" Oui, tout était réuni pour que ce soit la soirée de CR7. Avec le Portugais, c'est aussi, comme souvent, une histoire de chiffres. Et ce match avait une saveur très particulière pour lui de ce point de vue. Parce qu'il a rejoint Lilian Thuaram et Edwin van der Sar dans le club des joueurs qui ont disputé le plus de match à l'Euro, avec une 16e apparition dans cette compétition. Surtout parce qu'il est devenu le joueur le plus capé de l'histoire de son équipe nationale avec une 128e sélection. Sous les yeux de son illustre prédécesseur, Luis Figo. Cristiano Ronaldo se devait de marquer le coup. De marquer tout court, en fait. Encore plus après avoir laissé son public sur sa faim dans un premier match frustrant face à l'Islande (1-1). Mais cette frustration s'est accrochée à lui comme une sangsue. Dès sa première situation dangereuse, un ballon qu'il n'a pas pu reprendre de la tête car gêné par Ricardo Caravalho, sous les "Messi, Messi, Messi" descendus de la tribune des supporters autrichiens. Une action qui a donné le ton de la soirée de CR7.
Un penalty manqué et un but refusé : le pire pour la fin Car la suite a été du même acabit. Au moment de délivrer les siens sur un caviar de Raphaël Guerreiro, CR7 n'a pas su cadrer sa reprise. Puis il y a eu une frappe contrée, un tir écrasé, un coup franc dans le mur, et un autre au-dessus, pour porter son total à 36 tentatives sans réussite dans cet exercice en tournois majeurs avec sa sélection. Il y a eu Martin Almer, aussi, pour le priver de la joie de faire trembler enfin les filets, sur une frappe du gauche puis sur une reprise de la tête, dans la même minute de jeu. Mais le summum de la frustration restait encore à venir pour Cristiano Ronaldo. Il y a eu ce penalty qu'il a lui-même provoqué, encore sur une offrande de Guerreiro. Ce moment où toute la tribune portugaise a retenu sa respiration dans l'attente de la délivrance. Elle n'a entendu que le bruit du poteau venu renvoyer la tentative de CR7. Elle a enfin laissé exploser sa joie quand sa star a trouvé les filets d'une tête rageuse. Pour une courte durée. Ce but refusé pour hors-jeu a été le symbole d'une soirée qui a viré au cauchemar pour Cristiano Ronaldo.
La Belgique accélère et corrige l'Eire Encore apathiques en première période, les Belges ont accéléré au retour des vestiaires pour balayer l'Eire (3-0) et lancer leur tournoi. Les attaquants belges ont enfin trouvé de la vitesse, pour le plus grand bonheur de Romelu Lukaku, double buteur. La Belgique a (encore) tourné en rond. Mais elle a fini par accélérer. Les Diables Rouges ont fait la différence au retour des vestiaires pour dominer facilement l'Eire (3-0), samedi à Bordeaux. Le sélectionneur Marc Wilmots a pu compter sur ses individualités avec un doublé de Romelu Lukaku et de bonnes prestations de Kevin De Bruyne et Eden Hazard. Les Belges se replacent dans le groupe E et dépassent leur adversaire du jour. On a bien cru que les Belges allaient nous refaire le coup de l'Italie. Dominateurs mais sans se montrer vraiment dangereux, les hommes de Marc Wilmots ont passé les 45 premières minutes à jouer à la passe à dix, sans beaucoup inquiéter le mur vert. Seule une tête d'Alderweireld sauvée sur la ligne à la 41e minute a fait passer un léger frisson sur les échines des bruyants supporters irlandais. Le retour des vestiaires a offert un tout autre match. Dès la 47e minute, la Belgique a pu accélérer et lâcher les avaleurs d'espaces que sont De Bruyne et Hazard. La contre-attaque du joueur de Manchester City libérait Lukaku, à l'origine de l'action, qui n'avait plus qu'à conclure cliniquement du pied gauche. Percussion, vision de jeu et sens du but, la recette gagnante qui a fait de la Belgique une nation qui compte sur la planète football ces dernières années et qui a continué à faire mouche en seconde période.
Les Belges irrésistibles sur jeu rapide Witsel creusait ensuite l'écart sur une action pourtant peu dangereuse. Le centre de Meunier trouvait le crâne à l'afro du milieu de terrain du Zenit Saint-Petersbourg (60e). Libérés, les Belges ont pu lancer Lukaku vers le doublé huit minutes plus tard, sur un nouveau contre létal. Hazard menait cette fois la cavalcade pour trouver son avant-centre seul dans la surface. Le joueur d'Everton n'a plus eu qu'à ajuster le gardien Randolph, désemparé. Les larmes de Lukaku après sa deuxième réalisation en disaient long sur la pression retombée de ses épaules et de la Belgique entière. Le test irlandais ne suffit pas à relancer les Belges parmi les équipes dominantes de cet Euro. Sans individualité offensive à même de prendre le dessus, et avec une organisation trop portée sur la défensive, l'équipe du Trèfle n'est pas parvenue à rééditer sa bonne prestation du premier match contre la Suède. Dans la course à la qalification, il leur faudrait un exploit contre l'Italie, déjà assurée de la tête du groupe, pour faire trembler les Diables Rouges. En 45 minutes, la Belgique a probablement réécrit le scénario du groupe E.
La Hongrie arrache le nul contre l'Islande Un but contre son camp du défenseur islandais Birkir Saevarsson a permis à la Hongrie d'obtenir le nul en fin de match samedi à Marseille (88e). Gylfi Sigurdsson avait ouvert le score sur pénalty en fin de première période. Avec 4 points, la Hongrie reste en tête du groupe F devant l'Islande et le Portugal (2 points). L'Autriche clôt la marche avec 1 petit point. Un succès décisif tendait les bras aux Islandais... jusqu'à la 88e minute. Après avoir frustré les Portugais et longtemps préservé l'avantage face aux Hongrois, le mur bleu s'est effondré, samedi, en fin de match à Marseille (1-1). Le centre tendu de Nikolic a poussé Saeversson à la faute. Un petit but contre son camp qui pourrait bien propulser la Hongrie vers les huitièmes de finale. Avec 4 points, les hommes de Bernd Storck restent confortablement en tête du groupe F avant la rencontre entre l'Autriche et le Portugal dans la soirée. Les Islandais pensaient avoir fait le plus dur pour décrocher le premier succès de leur histoire dans un Euro seulement cinq jours après avoir remporté un premier point face aux Portugais. Après être sorti vainqueur d'un duel face à Gudmundsson (31e), le mythique portier hongrois Kiraly a concédé un penalty sur une faute évitable. Gylfi Sigurdsson a profité de l'aubaine en réussissant son penalty (1-0, 39e) pour permettre à la sélection nordique de faire la course en tête.
Encore un but inscrit après la 87e minute Surprise de la première journée après son succès inattendu face à l'Autriche d'Alaba (2-0), la Hongrie n'a pas su être aussi réaliste samedi. Son capitaine Dzsudzsák a tenté sa chance à nombreuses reprises sur coup franc mais sans réussite (66e et 76e). Les Magyars ont longtemps buté sur une solide arrière-garde islandaise à l'image d'un Ragnar Sigurdsson impérial en charnière centrale. Il n'est pas fautif sur l'égalisation tardive adverse avec le but contre son camp de Saevarsson sur un centre tendu de Nikolic (1-1, 88e). L'Islande a fini par craquer en toute fin de match et fait désormais partie des nombreuses victimes du syndrome des buts tardifs de ce début d'Euro. C'est le treizième but de la compétition inscrit au-delà de la 87e minute de jeu. Un vrai crève-cœur pour les milliers de supporters islandais, présents au Vélodrome, et prêts à fêter la première victoire de leur sélection dans une compétition majeure. Partie remise à mercredi lors de la 3e journée face à l'Autriche au Stade de France ? Pour continuer son aventure à l'Euro et se hisser en huitième de finale dès sa première participation, l'Islande devra impérativement s'imposer.