Pour se lancer dans l'Euro, lundi, face à la Suède (15h00), les Irlandais retrouvent un lieu chargé de bien mauvais souvenirs : le Stade de France, où le célèbre contrôle de la main de Thierry Henry en 2009, les avait privés de laCoupe du monde. Des 23 Irlandais de l'Euro, 5 étaient là lors de cette froide soirée du 18 novembre où l'attaquant français avait offert un but à William Gallas d'une passe décisive de la main pendant les prolongations de ce match retour de barrage. Ce but de l'égalisation (1-1) avait envoyé la France en Afrique du Sud pour la Coupe du monde 2010, après une victoire 1-0 lors du barrage aller. Mais le geste d'Henry avait suscité une énorme polémique et quasiment une affaire d'Etat en Irlande. "Ça ne sert à rien de regarder en arrière. C'est contre la Suède, lundi, et ce qui s'est passé (face à la France) est derrière nous", assure le gardien Shay Given, âgé aujourd'hui de 40 ans et qui était sur la pelouse ce soir-là. L'attaquant vedette Robbie Keane était là aussi, tout comme Glenn Whelan, Aiden McGeady, et John O'Shea, le défenseur de Sunderland, qui, lui aussi, souligne que le match de lundi face à la Suède n'a plus grand-chose à voir, puisque "c'est un tout autre adversaire". Mais les supporteurs devraient malgré tout bien avoir ce souvenir en tête en retrouvant le stade de Saint-Denis, en banlieue parisienne. À l'époque, la presse irlandaise s'était déchaînée, accusant Henry de tricherie. La classe politique irlandaise s'était à son tour mobilisée pour réclamer que le match soit rejoué, jusqu'au Premier ministre lui-même Brian Cowen, qui avait soutenu la demande lancée par la Fédération irlandaise auprès de la FIFA, sans succès. Quant à Thierry Henry, il avait reconnu son geste. "Oui il y a main, mais je ne suis pas l'arbitre", avait-il réagi avant d'expliquer plus tard dans un communiqué que "rejouer le match serait la solution la plus équitable, mais ce n'est pas de mon ressort". En 2015, plus de 5 ans après le match, la Fédération irlandaise (FAI) avait déclaré avoir été payée par la FIFA, à l'époque, pour éviter des poursuites en justice après cette qualification litigieuse, les médias locaux évoquant la somme de 5 millions d'euros. La FIFA avait reconnu un accord pour mettre fin au différend, sur la base d'un prêt de 5 millions de dollars accordé à la FAI pour la construction d'un stade en Irlande.