De nos jours la friperie reste le bon moyen pour la classe pauvre qui grandit au fil des jours. Se vêtir à la friperie, aujourd'hui, symbolise en fait l'état de précarité du niveau de vie algérien particulièrement celui du citoyen pauvre du bled. Effectivement, le marché de la friperie constitue pour certains une honte mais pour la plupart des gens, c'est un marché florissant. Or, cela fait environ une décennie que la friperie avait fait son entrée dans la société algérienne et en profitant de la baisse de la production du secteur du textile, la population s'est rabattue donc sur l'importance de ce marché traditionnel qui coûte près de trois milliards de DA. Son origine demeure les pays européens comme l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la France qui notamment déversent leurs stocks de vieux vêtements sur le continent africain rapportant ainsi des millions de dollars. Aux Etats-Unis, la friperie rapporte 4,5 milliards de dollars sur le marché américain. En Algérie et plus particulièrement à Annaba en cette période du mois de ramadhan, le marché national est inondé de fringues de toutes sortes, jeans ,tee-shirt, robes, chaussures et autres produits. Les citoyens aux bourses moyennes y trouvent parfaitement leur choix au lieu de se tourner vers les boutiques de vêtements à prix élevé. Ce marché libéralisé a depuis les dernières années réussi à séduire et attirer une masse énorme de clientèle algérienne. La majorité des acheteurs sont issus de milieux pauvres, ces derniers sautent d'un lot à l'autre à la recherche d'un beau vêtement pour leurs enfants à l'occasion de l'Aïd El-fitr, a-t-on constaté de visu au marché de la friperie d'El-Hattab. Plusieurs autres jeunes commerçants informels proposent de vrais modèles d'adultes en miniature sur les trottoirs de la ville, on y trouve des robes en tissu brillant et les décors de costumes divers encombrants sont étalés triés et suspendus sur des cintres. Les prix affichés sont exorbitants. Les prix de simples robes pour fillette oscillent entre 2 000 et 2 400 DA. Il est rare, voire impossible de les trouver en dessous de 1 400 DA. Il est à signaler à ce propos que les vêtements pour enfants ont réellement atteint des records inégalés ces temps-ci. Une mère de famille nous dira «voyez-vous cette paire de souliers, je viens juste de la payer à 1 800 DA et la moins onéreuse coûte 1 000 DA. On s'attendait à une hausse des prix de vêtements à l'occasion de l'Aïd mais la réalité a dépassé nos prévisions». Qu'elle provienne des Etats-Unis ou d'Asie, la friperie constitue désormais un recours pour une grande majorité de familles annabies et a encore de beaux jours devant elle, car elle est devenue aujourd'hui un commerce à part entière. «Le marché de la friperie a connu une nette évolution depuis quelques années, et le chiffre d'affaires est très intéressant. «Vous savez, la joie des enfants n'a pas de prix, quand ils sont bien habillés le jour de l'Aïd, on n'a pas le droit de les empêcher d'être heureux», ajoute un père de famille en compagnie de sa progéniture.