Ensuite, le jour de la Résurrection, les uns rejetteront les autres, et les uns maudiront les autres, tandis que vous aurez le Feu pour refuge, et vous n'aurez pas de protecteurs. Loth crut en lui. Il dit : «Moi, j'émigré vers mon Seigneur, car c'est Lui le Tout Puissant, le Sage». Nous lui donnâmes Isaac et Jacob, et plaçâmes dans sa descendance la Prophétie et le Livre. Nous lui accordâmes sa récompense ici-bas, tandis que dans l'au-delà, il sera parmi les gens de bien». (29, 16-27) Dieu parle ensuite de la discussion qu'Abraham a eu avec son père, comme nous le verrons plus loin, si Dieu le veut. Abraham appela à Dieu tout d'abord son père qui adorait, à l'instar de son peuple, les astres et les idoles, car il méritait plus que quiconque qu'il se montrât sincère envers lui et qu'il lui fît de bonnes recommandations. Dieu dit : «Et mentionne dans le Livre, Abraham. C'était un très véridique et un Prophète. Lorsqu'il dit à son père : "Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne voit, et ne te profite en rien ? Ô mon père, il m'est venu de la science ce que tu n'as pas reçu ; suis-moi, donc, je te guiderai sur une Voie droite. Ô mon père, n'adore pas le diable, car le diable désobéit au Tout-Miséricordieux. O mon père, je crains qu'un châtiment venant du Tout-Miséricordieux ne te touche et que tu ne deviennes un allié du diable». Il dit : «0 Abraham, aurais-tu du dédain pour mes divinités ? Si tu ne cesses pas, certes, je te lapiderai ; éloigne-toi de moi pour bien longtemps». - «Paix sur toi, dit Abraham. J'implorerai mon Seigneur de te pardonner car II m'a toujours comblé de Ses bienfaits.» Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous invoquez, en dehors de Dieu, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheureux dans mon appel à mon Seigneur. » (19,41-48) Ces versets mettent en exergue les discussions qui eurent lieu entre Abraham et son père et comment Abraham a appelé son père à la vérité de la plus belle manière et des plus douces paroles, afin de lui montrer son erreur : comment se peut-il qu'il adore des statues qui n'entendent pas les invocations et qui, à plus forte raison, ne lui peuvent être d'un secours quelconque ou lui prodiguer quelque bien que ce soit, subsistance ou soutien ? Il lui dit ensuite, en lui indiquant que Dieu lui avait accordé guidance et science, bien qu'il soit plus jeune que lui : « Ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne voit, et ne te profite en rien ? Ô mon père, il m'est venu de la science ce que tu n'as pas reçu ; suis-moi, donc, je te guiderai sur une Voie droite. » ; c'est-à-dire, qu'en me suivant, tu emprunteras un chemin droit, clair, facile et salutaire qui te mènera vers le bien dans ce bas monde et dans l'au-delà. Cependant, son père rejeta ces orientations et ces recommandations allant même jusqu'à le menacer : « Ô Abraham, aurais-tu du dédain pour mes divinités ? Si tu ne cesses pas, certes, je te lapiderai ; éloigne-toi de moi pour bien longtemps ». Abraham lui dit alors toujours sur un ton empreint d'une très grande politesse : « Paix sur toi ! » ; c'est-à-dire que tu n'auras rien à craindre de moi ; bien plus Abraham ajouta ; « J'implorerai mon Seigneur de te par¬donner, car II m'a toujours comblé de Ses bienfaits ». Ibn 'Abbâs et autres ont traduit : « Dieu a toujours été bienveillant à mon égard, me conduisant à L'adorer en toute sincérité ». L'histoire d'Ibrâhîm, l'ami intime du Miséricordieux C'est pour cela qu'Abraham a dit : « Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous invoquez, en dehors de Dieu, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheu¬reux dans mon appel à mon Seigneur.» Et de fait, Abraham invoqua Dieu en faveur de son père comme il le lui avait pro¬mis. Mais une fois qu'il eut acquis la conviction que celui-ci s'opposait à Dieu, il le désavoua. Dieu dit à ce sujet : « Abraham ne demanda pardon en faveur de son père qu'à cause d'une promesse qu'il lui avait faite. Mais dès qu'il lui apparut clairement qu'il était un ennemi de Dieu, il le désavoua. Abraham était certes plein de sollicitude et indulgent. » (9, 114) Al-Bukhârî a rapporté, d'après Abu Hurayra, que le Prophète, sur lui la grâce et la paix, a dit : « Abraham rencon¬trera son père Azar le jour de la Résurrection. En voyant son visage couvert de ténèbres et de poussière, il lui dira : "Ne t'ai-je pas dit de ne pas me désobéir ?" Son père lui répondra : "Aujourd'hui, je ne te désobéirai pas". Abraham dira alors à Dieu : "Ô Seigneur ! Tu m'as promis de ne pas me couvrir d'ignominie le Jour où les gens seront ressuscites ; et quelle ignominie plus grande que de voir mon père dans cet état !" Dieu lui répondra : "Ô Abraham, j'ai interdit le Paradis aux négateurs !" Il lui dira ensuite : "Ô Abraham, qu'est-ce qu'il y a sous tes pieds ?" Il regardera et trouvera un animal destiné au sacrifice couvert de sang ; on le prendra alors par ses pat¬tes et on le jettera dans le Feu. » Dieu dit ensuite ; « Ainsi Avons-Nous montré à Abraham le royaume des Cieux et de la Terre, afin qu'il fût de ceux qui croient avec conviction. Quand la nuit l'enveloppa, il observa une étoile, et dit : "Voilà mon Seigneur !" Puis, lorsqu'elle disparut, il dit : "Je n'aime pas les choses qui disparaissent". Lorsque, ensuite, il observa la lune se levant, il dit : "Voilà mon Seigneur !" Puis, lorsqu'elle disparut, il dit : "Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés". Lorsque, ensuite, il observa le soleil levant, il dit : "Voilà mon Seigneur ! Celui-ci est plus grand". Puis, lorsque le soleil disparut, il dit : "O mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Dieu. Je tourne mon visage exclusive¬ment vers Celui qui a créé (à partir du néant) les Cieux et la Terre ; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés". Son peuple disputa avec lui ; mais il dit : "Allez-vous disputer avec moi au sujet de Dieu, alors qu'il m'a guidé ? Je n'ai pas peur des associés que vous Lui donnez. Je ne crains que ce que veut mon Seigneur. Mon Seigneur embrasse tout dans Sa science. Ne vous rappelez-vous donc pas ? Et comment aurais-je peur des associés que vous Lui donnez, alors que vous n'avez pas eu peur d'associer à Dieu des choses pour lesquelles II ne vous a fait descendre aucune preuve ? Lequel donc des deux parties a le plus droit à la sécurité ? (Dites-le) si vous savez. Ceux qui ont cru et n'ont point troublé la pureté de leur foi par quelque iniquité (association), ceux-là ont la sécurité ; et ce sont eux les bien-guidés". Tel est l'argument que Nous inspirâmes à Abraham contre son peuple. Nous élevons en haut rang qui Nous voulons. Ton Seigneur est Sage et Omniscient.» (6, 75-83) Abraham démontre aux gens de son peuple que les astres visibles dans le ciel ne peuvent être objet de culte en dehors de Dieu ; ils participent de la création de Dieu, dépendent de Lui qui les a assujetties à l'homme, tantôt se levant tantôt se cou¬chant. Or, rien ne saurait échapper au regard de Dieu, Il est l'Eternel et il n'y a de dieu ni de seigneur que Lui. Dieu dit : « Parmi Ses merveilles, sont la nuit et le jour, le soleil et la lune : ne vous prosternez ni devant le soleil, ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Dieu qui les a créés, si c'est Lui que vous adorez. » (41, 37) ; Et c'est pour cela qu'il a dit : «Lorsque ensuite il observa le soleil levant, il dit : "Voilà mon Seigneur ! Celui-ci est plus grand. Puis, lors¬que le soleil disparut, il dit : "O mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Dieu. Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les Cieux et la Terre ; et je ne suis point de ceux qui Lui don¬nent des associés". Son peuple disputa avec lui ; mais il dit : "Allez-vous disputer avec moi au sujet de Dieu, alors qu'il m'a guidé ? Je n'ai pas peur des associés que vous Lui donnez. Je ne crains que ce que veut mon Seigneur. Mon Seigneur embrasse tout dans sa science. Ne vous rap¬pelez-vous donc pas ?" » (6,78-80) ; c'est-à-dire que je n'ac¬corde aucune attention à ces divinités que vous adorez en dehors de Dieu car elles ne sont d'aucune utilité ; elles n'entendent ni ne sont sensibles ; bien au contraire, elles sont sou¬mises à la volonté de Dieu et assujetties comme les astres ou bien façonnées par les mains des hommes. Le plus probable est que son exhortation et son blâme du culte des astres, s'adressaient aux habitants de Harân. Cela contredit la thèse contenue dans les récits israélites - et soutenue par certains savants comme Ibn Ishâq - qui prétend qu'Abraham a parlé ainsi lorsqu'il sortit de la caverne - où ses parents l'avaient caché dès sa naissance. Quant aux gens de Babylone, ils adoraient les idoles ; c'est avec eux qu'il eut une discussion à ce sujet montrant leur erreur : « Et (Abraham) dit ; "En effet, c'est pour cimenter des liens entre vous dans la vie présente, que vous avez adopté des idoles, en dehors de Dieu. Ensuite, le jour de la Résurrection, les uns rejetteront les autres et les uns maudiront les autres, tan¬dis que vous aurez le feu pour refuge et vous n'aurez pas de protecteurs." » (29, 25) Dieu nous informe donc que Son ami intime Abraham, sur lui le salut, a désavoué son peuple et ce qu'il adorait méprisant et dépréciant les idoles : « Que sont ces statues auxquelles vous vous attachez ?» (21, 52). Ils lui répondirent : « Nous avons trouvé nos ancêtres les adorant » (21, 53), Le seul argument invoqué par son peuple était l'imitation de l'exem¬ple de leurs pères et ancêtres. Il leur dit alors : « Certainement, vous avez été, vous et vos ancêtres, dans un égarement évident. » (21, 54) ; « Quand il dit à son père et à son peuple : "Qu'est-ce que vous adorez ? Cherchez-vous dans votre égarement, des divinités en dehors de Dieu ? Que pensez-vous du Seigneur de l'Univers ?" » (37, 85-87) ; Qatâda a dit : « C'est-à-dire que pensez-vous qu'il fasse de vous le jour où vous Le rencontrerez alors que vous avez toujours adoré autre que Lui ? » Abraham leur a dit aussi : « Vous entendent-elles lorsque vous (les) appelez ? Ou vous profitent-eUes ? Ou vous nui¬sent-elles ? Ils dirent : "Non ! Mais nous avons trouvé nos ancêtres agissant ainsi." » (26, 72-74) Ils ont reconnu donc que ces idoles étaient insensibles et ne pouvaient rien ni pour ni contre personne. Ils ont aussi reconnu que le seul motif qui les poussait à adorer ces statues était la conformité à la conduite de leurs ancêtres. D'où cette réplique d'Abraham ; « Que dites-vous de ce que vous adoriez, vous et vos ancêtres ? Ils sont tous pour moi des ennemis sauf le Seigneur des Univers » (26, 75-77). (A suivre)