Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a affirmé, dimanche soir à Alger, que l'élaboration par le gouvernement du projet de loi relatif au régime électoral et du projet de loi organique relative à la haute instance de surveillance des élections tendait uniquement à réunir toutes les garanties pour assurer une opération électorale intègre en adéquation avec les critères démocratiques. Le ministre a estimé que la manœuvre électorale était «une chose non reconnue dans notre gestion du processus électoral», rappelant que la protection de la voix de l'électeur de toute manœuvre était «notre principal souci en tant qu'administration qui veille également à garantir le droit d'alternance démocratique au pouvoir». Réactions partagées entre consentement et refus Les projets de loi relatifs au régime électoral et la haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) qui ont été examinés dimanche à Alger ont eu des réactions partagées entre le consentement de certains députés et le refus d'autres. Du côté du FLN, ses députés ont salué les deux lois qui, à leurs avis, va consolider le processus démocratique. Ils ont, par ailleurs, salué la mesure portant suppression de l'article 80 qui concernent l'élection du président de l'Assemblée populaire communale (APC) et son remplacement par l'article 65 du code communal qui stipule que le candidat tête de liste ayant obtenu la majorité des voix est déclaré président de l'APC. Du côté du RND, la députée Fouzia Sahnoune a exprimé sa satisfaction quant au contenu des deux textes de loi pour leurs amendements qui consacrent les principes de démocratie et contribuent à la réalisation de la transparence et l'intégrité dans l'organisation et le contrôle des différentes étapes du processus électoral. Du côté des contestataires, les députés du groupe Alliance Algérie verte (AAV) ont souligné le fait que les deux projets de loi consacrent «la mainmise du pouvoir sur l'organisation et le contrôle des différents étapes des élections et un recul indéniable des acquis démocratiques». Dans ce sens, la députée Nora Kharbouche a estimé que le projet de loi relatif au régime électoral «n'a apporté aucun changement mais a plutôt consacré l'intervention des autorités dans ce régime». En ce qui concerne le projet de loi relatif à l'HIISE, les députés AAV qui se sont interrogés sur les critères de désignation des membres de cette instance, ont émis des réserves sur sa composante. Il s'agit d'un «recul des acquis politiques», a estimé, de sa part, Meriem Derradji du PJD à propos des deux textes de loi. Parmi les opposants à ces deux projets de loi, le Parti des travailleurs, par la voix du président de son groupe parlementaire, Djelloul Djoudi, «le PT estime que certaines dispositions prévues dans ces deux projets de loi constituent une sorte de violation du pluralisme politique, en allusion à l'article 73 du projet de loi portant régime électoral», a protesté le député. Par ailleurs, la séance a été boycottée par les députés du Front des forces socialistes (FFS), en raison de ce qu'ils ont qualifié de «tentative de restriction du champ démocratique». Il faut noter que le bureau de l'APN qui s'est réuni, hier dans la matinée, sous sous la présidence de Mohamed Larbi Ould Khelifa, a déposé 96 amendements proposés au projet de loi relatif au régime électoral auprès de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés, a indiqué un communiqué de cette institution. Le bureau de l'APN a déposé également deux amendements proposés au projet de loi relatif à la haute instance de surveillance des élections, conclut le communiqué.