Dans le domaine de l'administration judiciaire, les institutions concernées des trois pays dont l'Algérie, l'Italie et la France ont procédé, hier, à un jumelage intitulé «Appui au renforcement de l'administration pénitentiaire en accord avec les normes internationales pour l'amélioration des conditions de détention et de réinsertion des détenus». Ce jumelage a été lancé, hier en présence des trois parties concernées. Selon le responsable de la Direction générale de l'administration pénitentiaire (DGAPR), Mokhtar Felioune, qui a présidé le lancement de jumelage, cette opération représente «un appui fort qui profitera à l'administration pénitentiaire pour améliorer ses connaissances et hisser le niveau de professionnalisme parmi ses cadres». Le même responsable a évoqué, dans le même contexte, le processus. Il a souligné, à la même occasion, le processus de réformes pénitentiaires engagé par les autorités algériennes, mettant en évidence, notamment, la promulgation au mois de février 2005, d'une loi portant organisation de l'insertion sociale des détenus. Mokhtar Felioune a, notamment, précisé que les opérations de ce jumelage ont pour objectif d'améliorer la gestion des établissements pénitentiaires, renforcer la capacité de prise en charge en matière de réinsertion et renforcer la sécurité des établissements. Ce processus a permis, selon les résultats positifs abordés par le responsable dont un accroissement des inscrits dans les secteurs de l'éducation, la formation professionnelle et l'emploi. Il a cité, dans ce sens, le nombre d'inscrits dans l'enseignement global qui est passé de 3 165 en 2003 à 37 840 en 2015, au moment où la formation professionnelle a compté 41 779 inscrits en 2015 contre 1 676 en 2003. D'ailleurs, le nombre de lauréats à l'examen de BEM a atteint 3 346 en 2015 contre 117 en 2003, alors que les admis au baccalauréat étaient de 1 513 en 2015 contre 151 en 2003. De son côté, le directeur national du programme P3A, Djilali Labibat, a souligné que «le jumelage lancé est de nature à permettre une modernisation du système carcéral algérien», indiquant, dans le même sens que d'autres projets de coopération touchant divers secteurs sont prévus. Pour sa part, le chef adjoint des opérations de coopération à la délégation de l'UE, Andreas Schmidt, a jugé ce jumelage comme une attestation du rapprochement entre l'Algérie et l'UE dans l'esprit du bon voisinage. Pour l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emie, «la coopération judiciaire et juridique est une priorité absolue de la France en Algérie», indiquant que le dudit jumelage est un signe de confiance entre les pays signataires. L'ambassadeur d'Italie en Algérie, Michèle Giacomelli, a déclaré, quant à lui, que «l'amélioration des conditions de détention figure parmi les objectifs visés par tout Etat de droit». Il faut savoir que le jumelage en question a coûté 2 millions d'euros sur une durée de 30 mois (mai 2016-novembre 2018). Ce projet s'inscrit dans le cadre du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), qui bénéficie, lui d'un financement global de 36 millions d'euros ciblant divers secteurs. Ce jumelage institutionnel dans l'administration pénitentiaire, pour lequel sont mobilisés 90 experts, prévoit 240 missions, 5 voyages d'études dans les deux Etats membres de l'UE (France-Italie). Il a, notamment, comme ambition de former un millier d'agents de la Direction générale de l'administration pénitentiaire (DGAPR).